Migrants : démantèlements de campements en continu dans le nord de la France

 Migrants : démantèlements de campements en continu dans le nord de la France

Un migrant quitte sa cabane


 


En France, et notamment dans le Nord, l’année 2016 a été marquée par une recrudescence des expulsions de migrants. Campements détruits, effets personnels disséminés, les migrants sont littéralement poussés à errer sur les routes de l’hexagone. Les campements de fortune, un temps autorisés, finissent détruits. Les associations aidant les migrants dénoncent les contradictions des  autorités en la matière et réclament de « vraies » solutions.


 


Expulsions en continu


Dans le sillon de la très médiatique expulsion de la zone sud de la « jungle » de Calais en début d’année, de nombreux migrants poussés sur les routes ont trouvé refuge dans des campements déjà existants dans la région. Détruits de plus en plus en vite, les campements sont victimes d’une tolérance frôlant le zéro. Ainsi, le campement de Norrent-Fontes, où sont installés près de 250 exilés, est menacé de destruction : « Cet endroit précis est pourtant habité depuis 2008, suite à un accord passé entre les collectivités locales, les associations et les exilés, après une décennie d’expulsions délétères. Ce campement, financé par le Réseau des Élus Hospitaliers a, comme de nombreux autres, été toléré et reconnu par les autorités préfectorales » selon le groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI). L’audience concernant ce site de Norrent-Fontes aura lieu au tribunal de Béthune, mercredi prochain (14 septembre).


 


Xénophobie rampante


« Les discours qui accompagnent ces destructions cristallisent et encouragent les réactions xénophobes. Ces destructions sont irrespectueuses des personnes qui passent mais aussi de celles qui restent, en transformant la question de l’accueil en problème et en faisant croire qu’il suffit de détruire des abris pour régler ce problème » précise le GISTI. Les solutions n’ont pas été réellement apportées, pourtant les associations, comme le Bureau d’Aide aux Migrants (BAAM), indiquaient dès février dernier : « L’Etat doit prendre ses responsabilités, l’Etat doit construire des centres d’accueil dignes où ils pourront faire leurs démarches et leurs demandes d’asile ». Le gouvernement ne semble pas réellement avoir entendu ce message, et aujourd’hui les associations, face au nombre considérable de démantèlements de campements, ont plusieurs revendications dont : la création d’un « moratoire sur les expulsions et destructions d’abri, tant que des solutions adaptées ne seront pas réfléchies » ; ou encore la renégociation « avec la Grande-Bretagne les accords du Touquet qui rendent la frontière meurtrière ».


 


Les associations seront-elles entendues cette fois-ci ? Rien n’est moins sûr…


 


F. Duhamel