La laïcité aux deux visages
En mars dernier, plusieurs personnalités politiques, notamment de gauche, ainsi que des intellectuels se réunissaient sous la bannière du « Printemps Républicain », brandissant l’étendard de la laïcité. « Dérangée » par cette laïcité qu’elle estime quelque peu « radicale », l’Association de lutte contre l'islamophobie et les racismes (ALCIR 20ème) organise un rassemblement pour appeler à une conception plus ouverte de la laïcité.
Période trouble
Dans cette période quelque peu troublée où, par exemple, M. Chevènement, pressenti pour diriger la Fondation pour l’Islam de France, appelle les musulmans à montrer plus de « discrétion », les adeptes de la « laïcité à tout prix » se rappellent à notre bon souvenir.
Ainsi, en mars dernier, le Printemps Républicain, rassemblant des personnalités politiques de gauche (Jérôme Guedj, Fleur Pellerin ou Frédérique Calendra, maire du 20e arrondissement de Paris) d’EE-LV ou encore et du PCF, organisait une première manifestation se voulant « un lieu de débat et de pluralisme » et un « mouvement du bas [qui] ne part pas des institutions mais de la société civile ».
Pour ALCIR, cette manifestation serait l’expression d’« une réinterprétation radicale de la laïcité » en réaction aux méfaits d’une poignée d’extrémistes dits religieux. Ainsi, en marge de la deuxième manifestation du Printemps Républicain, le 21 septembre prochain, l’association appelle à un Printemps de La Liberté, de L’Egalité et de La Fraternité : « ALCIR s'organise pour défendre le 21 septembre une conception ouverte de la laïcité, respectueuse des droits et libertés de tou(te)s ».
Visions décalées
Ce sont des manifestations de deux visions de la laïcité qui auront lieu dans la même journée. Pour sa soirée, qui se tiendra à l’espace Confluences (Paris 20ème), ALCIR à décidé de rendre la parole « aux femmes musulmanes des quartiers » : « Ce meeting a notamment pour objectif de donner la parole aux femmes musulmanes, celles qu'on n'entend jamais, mais qui sont de plus en plus au cœur du débat politique » déclare une des fondatrices d’ ALCIR.
Certaines de ces femmes qui, étant voilées, se voient refuser l’accès aux sorties scolaires de leurs enfants, par exemple. Ceci à cause d’une circulaire créée au nom de la laïcité, ou plutôt d’une certaine laïcité. Celle qui est à l’origine des arrêtés pour interdire le burkini par exemple. Une laïcité servant de bouclier à certaines personnes stigmatisant les religions, et l’Islam en particulier.
Le 21 septembre, se seront bien deux visions de la laïcité qui s’opposeront à distance.
F. Duhamel