Migrants : le nord-est parisien démuni face aux arrivées en continu

 Migrants : le nord-est parisien démuni face aux arrivées en continu

FLORIAN DAVID / AFP


 


Les mois se suivent et se suivent et se ressemblent pour les riverains de la station Stalingrad (Paris 19ème).  Vendredi (16 septembre), un nouveau camp de migrants, ayant grossi jusqu’à accueillir près de 2000 personnes, a été évacué par les autorités. Encore une fois, les migrants seront mis à l’abri dans des centres d’hébergement situés dans toute l’Ile-de-France. Cette fois-ci, la mairie du 19ème arrondissement a quelques raisons d’espérer que le camp ne se réinstallera pas trop vite, comme à chaque fois depuis un an et demi.


 


Mise à l’abri


Afghans, Erythréens, Soudanais, tous se sont une nouvelle fois installés non loin de la place Stalingrad, endroit stratégique situé non loin de la gare du nord, point de passage obligé des migrants pour rejoindre Calais, puis l’Angleterre peut-être. Selon la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, se sont 2083 migrants qui ont été mis à l’abri suite à cette opération.


Soumis à ce problème récurrent depuis près de deux ans, le maire du 19ème arrondissement, François Dagnaud, estime que cette opération à été tardive : « On pourra regretter que cette opération, que j’avais demandée publiquement avec mon collègue maire du 10e dès le 2 septembre, n’ait pas pu intervenir plus rapidement. Mais nous sommes conscients de l’ampleur des moyens qu’il a fallu mobiliser ».


Si l’opération semble s’être plutôt bien déroulée, la question qui reste à régler est bien de savoir comment éviter que le camp soit inexorablement reconstitué comme c’est le cas depuis 2015.


 


Solutions ?


Où accueillir tous ces migrants ? Des solutions se mettent en place petit à petit comme l’indique le maire du 19ème arrondissement : « L’ouverture, prévue le 15 octobre, du centre humanitaire de pré-accueil à la porte de la Chapelle puis avant la fin de l’année, d’un autre à Ivry, offrira justement une alternative à la rue pour les réfugiés qui arrivent sur le territoire parisien ». Des solutions qui devraient soulager mais qui ne suffiront pas face au flux de plus en plus conséquent de migrants. Pour François Dagnaud, il est absolument indispensable que le gouvernement et les régions


prennent le relais afin que le nord-est parisien ne soit pas seul face à cette situation : « La création de 12 000 places supplémentaires d’hébergement dans les régions, décidée par le gouvernement, est le complément indispensable de l’initiative courageuse de la maire de Paris. Je forme le vœu que certains présidents de région ne fassent pas barrage à cette solidarité nationale, indispensable pour que les quartiers populaires du nord-est de Paris ne soit plus tout seuls aux avant-postes ».


 


Le maire du 19 ème sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr. Un début de réponse sera certainement apporté avec la prochaine constitution, ou non, d’un nouveau à Stalingrad.


 


F. Duhamel