Rencontres du collectif Xclus en soutien aux migrants : « au moins, asseyons nous, discutons »
Quand la société civile refuse le sort réservé aux exclus de toutes parts, qu’ils soient migrants, SDF… C’est exactement le sens de la démarche du collectif Xclus qui organise, les 23-24-25 septembre prochain, des événements autour de la parole pour réunir et échanger. Ainsi dans de nombreuses villes de France, en Belgique et ailleurs, des artistes sont réunis pour faire passer un message d’unité et de solidarité.
La parole
A l’initiative de ces rencontres du collectif Xclus, Dominique Declercq, diffuseur de spectacle habitant à Lille, a été touché par tout ce qu’il se passait à Calais, par les conditions de vie des migrants : « Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il se passe, c'est souvent de la désinformation (…) Donc je me suis dit qu'est-ce que je peux faire à part déposer des vêtements. J'avais envie qu'on en discute et qu'on se rencontre, qu'on se réunisse (…) Comme j'ai un réseau d'amis, d'artistes conteurs, on va prétexter la parole. Les conteurs ont des histoires de respect, où le plus faible s'en sort très souvent ».
L’idée lancée en février, a plutôt bien fonctionné.Contes, slams, projections, tous les canaux permettant de diffuser la parole sont mis à contribution pour ensuite susciter l’échange, des débats de fond. Pour cette deuxième édition des rencontres du collectif Xclus, ce ne sont pas moins de 20 à 25 lieux qui seront à pied d’œuvre pour diffuser la parole.
Ensemble
« Ça ne m'intéressait pas de faire un spectacle comme les restos du cœur, ce qui est déjà très bien, et pour ensuite donner l'argent à une asso, ça n'allait pas assez loin pour moi » confie Dominique Declercq, avant de poursuivre : « La force, c'est d'être à plusieurs (…) Il y a une vraie solidarité ». Des mairies aux initiatives individuelles, de nombreux citoyens apportent leur pierre à l’édifice : « Dans le nord, j'ai une institutrice qui a envie de me monter ça dans la salle des fêtes et qui m'a demandé un peu de conseils, moi je suis là en tant que coordinateur » indique l’initiateur de ces rencontres. Une façon de responsabiliser également chaque membre de la société civile accueillant un événement.
« Chaque personne qui accueille contacte une asso de sa région qui pourra poursuivre le travail » selon Dominique Declercq, qui affirme ainsi sa volonté d’installer ces événements dans la durée. Nul doute qu’une telle initiative, émanant de la base de la population, ne pourra être qu’utile et surtout porteuse d’espoir à un moment où les réponses politiques à ces problèmes déçoivent. « Le projet Xclus, c'est vraiment un porte-voix collectif. On n'est pas d'accord, on n'a pas de solutions mais au moins asseyons nous, discutons ».
F. Duhamel