« Ils arrivent » : La campagne d’affichage de la mairie de Béziers contre l’accueil de réfugiés
Coutumière des polémiques depuis l’élection à sa tête de Robert Ménard, la mairie de Béziers fait à nouveau parler d’elle avec une série d’affiches hostiles à l’extension du centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada) de la ville. Ces posters barrés du message « Ça y est, ils arrivent » s’inscrivent dans la continuité d’une communication municipale à la xénophobie assumée.
« L’État nous les impose »
Une de plus. Pour sa nouvelle polémique, le maire d’extrême droite Robert Ménard reprend la même recette que pour les précédentes : une campagne de communication axée sur la provocation assumant complètement son caractère populiste. L’objectif : attirer l’attention sur ce que la mairie appelle « une véritable immigration de peuplement », en réalité l'extension d’un Cada géré par la Cimade.
Les affiches placardées ce matin pour dénoncer l’arrivée à Béziers de personnes placées dans le Cada de la ville sont déjà largement commentées sur les réseaux sociaux. Entre messages d’approbation, dont certains ne dissimulent même pas leur racisme, et réprobation face à un message attisant la xénophobie, les échanges donnent plus l’impression d’alimenter un dialogue de sourds plutôt qu’un réel débat d’idées.
90 demandeurs d’asile sur 75 000 habitants
Les services de l’État, cités par le journal régional Midi-Libre ont réagi à ces affiches en précisant que le projet une extension du Cada déjà existant pour porter sa capacité à 90 places (pour environ 75 000 habitants). « C'est une politique nationale, ce n'est pas une politique particulière qui est faite à Béziers, et je rappelle que le droit d'asile est inscrit dans nos textes constitutionnels depuis 1789 », a tenu à ajouter le sous-préfet.
Des précisions qui ne convainquent pas certains Biterrois qui sont nombreux à afficher leur soutien à la politique de leur maire : « Le pays est en crise pour les Français comment peut-on accueillir encore et encore ? » ou encore « Monsieur Ménard ne fait que défendre sa ville », peut-on lire sous une photo de la page Facebook « Béziers ma ville ». D’autres en revanche ne cachent pas leur indignation en se demandant si « le mot Fraternité a disparu de la devise républicaine de Béziers » ou en exprimant leur « honte ».
Rached Cherif