RNI : Le sacre de Akhannouch

 RNI : Le sacre de Akhannouch

Aziz Akhannouch

Aziz Akhannouch a été élu avec une majorité écrasante, secrétaire général du Rassemblement national des indépendants (RNI).


 


Sa victoire était presque assurée. Aziz Akhannouch a enlevé haut la main la direction du RNI, avec près de 99 % des voix, ce samedi 29 octobre. Les clés du secrétariat général du RNI ont tout naturellement été confiées à l’homme d’affaires, qui s’est fait élire avec l’écrasant score de 1707 voix. L’outsider Rachid Sassi n’a pu en décrocher que 98.


Plébiscité dès son apparition par une foule qui en redemandait, Aziz Akhannouch ne s’est pas départi de son sourire, distribuant généreusement, les poignées de main. Après la standing ovation de la salle, Salaheddine Mezouar est monté à la tribune pour prononcer son discours d’adieu insistant sur sa responsabilité dans l’échec de son parti aux législatives du 7 octobre (le RNI a eu 36 sièges, soit 7 sièges de moins qu’en 2011).


Dans son allocution, l’ancien SG du RNI a aussi critiqué la bipolarisation de la scène politique qui, selon lui, est plus basée sur les insultes que sur les programmes. Il a préconisé l’adoption d’une « charte des valeurs » par l’exécutif.


Ce fut le tour du deuxième prétendant à la présidence du RNI de prendre la parole. Rachid Sassi a parlé de la nécessité de fédérer la jeunesse au sein du parti de la colombe. Il a évoqué l’échec de son parti aux législatives (candidat malheureux au scrutin du 7 octobre, il n’a d’ailleurs pas réussi à atteindre le seuil pour être élu député).


Ce fut enfin le tour du ministre de l’Agriculture de prendre la parole. Dans une brève allocution, justifiée par la chaleur étouffante sous le chapiteau du complexe Moulay Rachid, Akhannouch donne comme promesse de faire du RNI « un grand parti politique » à travers « l’engagement » et le « travail ».


Le nouveau maître des lieux a décliné son programme qui se résume à une série de défis qu’il compte bien relever, dont celui de faire du RNI, le parti de l’action et non pas celui des « promesses ». Pour tracer l’avenir de sa formation, Akhannouch a promis d’aider à résoudre un dilemme tenace : celui de faire en sorte que le sort des plus défavorisés ne soit pas oublié et d’assurer au plus grand nombre un accès équitable aux institutions et aux services publics. Au moment où la politique suscite le scepticisme, il veut plutôt inspirer la confiance.


Le défi du parti de la colombe est de se projeter désormais comme un agent de changement dynamique. Le rôle d’un parti moderne est de transformer la société en remportant notamment la bataille des idées et gouverner avec compétence au nom d’une société plus égale et plus juste. « Le RNI est un parti qui se dresse comme le principal défenseur de la modernisation de notre société́, de la démocratie et du développement social et humain. Je me réclame de ces principes et je me ferai un devoir de les préserver et de les promouvoir » a martelé le nouveau SG.


La position défendue par Akhannouch laisse présager d’une grande implication du parti dans les défis structurels auxquels se trouve confronté le Royaume. Ce qui exige bien entendu des capacités stratégiques beaucoup plus fortes, avec un changement d’approche dans la gouvernance.  


Au final, à la grand-messe du parti de la colombe où plus de 3 000 Rnistes ont afflué au complexe Moulay Rachid à Bouznika pour ce congrès exceptionnel, le ministre a montré sa grande capacité à rassembler.


Aziz Cherkaoui