Alger drague à Riyadh

En déplacement à Riyadh pour booster les relations algéro-saoudiennes, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a eu droit à un grand accueil en s’entretenant avec plusieurs dignitaires saoudiens dont le roi Salman Ibn Abdelaziz himself.

Pour enrayer un tant soit peu la dégringolade des cours du pétrole, le président Bouteflika tente une opération de charme envers l’Arabie saoudite en y dépêchant son Premier ministre Abdelmalek Sellal.

Arrivé lundi (14 novembre) en terre saoudienne pour une visite officielle de deux jours, le patron de l’Exécutif algérien a eu droit à un accueil pour le moins chaleureux avec à la clé des entretiens avec un grand nombre de dirigeants saoudiens de premier plan, à leur tête, le roi Salman Ibn Abdelaziz Al Saoud et  le Prince héritier, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, l'Emir Mohamed Ben Nayef Ben Abdelaziz. Un signe on ne peut plus clair quant à la volonté des Saoudiens d’ouvrir une nouvelle page dans leur relation, pas toujours au beau fixe, avec l’Algérie.

Ce qui n’est pas fait pour déplaire aux dirigeants algériens qui ont grandement besoin du soutien de l’Arabie saoudite dans leur tentative de faire remonter vaille que vaille le prix de l’or noir. En tout cas,  le Premier ministre lui-même n’a pas caché sa  satisfaction, estimant  que sa visite a été « un succès  à tous les niveaux » qui « a permis de renforcer les relations bilatérales et d'impulser la coopération dans le sens d'un partenariat véritable bénéfique aux deux pays ». « Nous allons avec nos frères saoudiens vers des relations stratégiques qui nous permettent de préserver nos intérêts mutuels et de défendre l'islam dont certains veulent ternir l'image », a-t-il ajouté. A Riyadh, M. Sellal a fait part du soutien de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme et l’extrémisme tout en assurant que « le peuple algérien n'hésitera pas à défendre les lieux saints de l'Islam au Royaume d'Arabie saoudite en cas de menace terroriste ».

Dans son opération de séduction envers les Saoudiens, Abdelmalek Sellal a aussi fait étalage, à l’occasion du forum hommes d'affaires algéro-saoudiens, de la batterie des reformes économiques menées par son gouvernement mais aussi des grands atouts de l’Algérie (stabilité politique, les compétences universitaires et la main d'œuvre) pour appeler ensuite  à un partenariat « fort et durable » entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite.

Premier résultat de cette visite : la signature entre les deux pays d’un mémorandum d'entente en matière de coopération commerciale. Ce qui boostera peut-être les échanges commerciaux entre les deux pays qui n’ont pas dépassé en 2015 les 619 millions de dollars.

Yacine Ouhikh