« Faire la lumière sur les injustices »
Du 2 au 11 décembre, Amnesty organise 10 jours pour signer, un événement annuel de mobilisation en faveur de personnes dont les droits sont violés. A cette occasion l’ONG tenait ce matin une conférence de presse en présence de Turgut Gambar et Khaled Elbalshy.
« La mobilisation pendant 10 jours pour signer, envoie un message clair : les gens sont prêts à résister aux abus de pouvoir, où qu’ils aient lieu. Il est de notre devoir de faire la lumière sur les injustices, de sorte que les gouvernements ne puissent pas les ignorer » a déclaré Camille Blanc, présidente d’Amnesty International France.
Durant ces 10 jours, 10 situations de personnes à défendre, d’Edward Snowden à Shawkan, photojournaliste égyptien, vont être mises en avant par l’ONG afin de mobiliser pour obtenir leur libération.
Ce matin, dans ses locaux, l’ONG tenait une conférence de presse sur sa campagne en présence de Turgut Gambar, militant et membre du conseil d’administration du mouvement civique N!DA en Azerbaïdjan et Khaled Elbalshy vice-président du conseil d’administration du Syndicat de la presse égyptienne et directeur du comité Libertés de ce même syndicat depuis 2015. L’occasion d’entendre leurs témoignages.
« Depuis 1993 l’Azerbaïdjan est un régime autoritaire, sans journal indépendant et avec une surveillance accrue d’internet (twitter et facebook interdits) » avance Turgut Gambar. Selon lui, son pays « ne laisse aucune liberté d’association et fait tout pour bloquer les ONG ». Actuellement le pays détiendrait une centaine de prisonniers politiques (jeunes, opposants politiques, journalistes…) dont Bayram et Giyas, membres de son mouvement.
« Ils ont été arrêtés car ils ont peint des graffitis sur la statue de l’ancien président et ont été emprisonnés sous le faux motif de trafic de drogues » explique Turgut qui ajoute, « le gouvernement a souvent recours a de fausses accusations pour faire condamner les opposants » et conclut en rappelant que « seule la pression internationale pousse le gouvernement à relâcher des prisonniers ».
En Egypte la situation n’est pas plus reluisante, selon Khaled Elbalshy, « plusieurs défenseurs des droits de l’homme se trouvent interdits de voyager. Les syndicats sont touchés, comme celui des cheminots qui a osé appeler à la grève et dont plusieurs membres ont été emprisonnés ».
Le journaliste revient également sur le sort de Shawkan, photojournaliste emprisonné depuis trois ans pour avoir couvert une manifestation, « il avait osé prendre des photos d’une manifestation ! Malade, il ne reçoit pas les soins de santé dont il a actuellement besoin et risque la peine de morts suite à des accusations montées de toute pièce ».
Une situation délétère dénoncée par l’ONG qui continue de mobiliser à quelques jours (10 décembre) de la journée internationale des droits de l’homme.
Jonathan Ardines