Le journaliste Tamalt n’aurait pas subi de mauvais traitements
Le rapport d’autopsie effectué sur le corps du journaliste Mohamed Tamalt et rendu public hier, a démenti la thèse de mauvais traitements dont serait victime le défunt, alors que l’avocat de la défense exige toujours le dossier médical complet de son client.
La mort du journaliste Mohamed Tamalt, le 11 décembre dernier à l’hôpital Lamine Debaghine, à Alger, suite à une grève de la faim observée par le journaliste au lendemain de son arrestation le 19 juin dernier, ne semble avoir rien de suspect. C’est du moins ce que révèle le rapport d’autopsie effectué sur le corps du journaliste et rendu public hier, 24 décembre.
« Le rapport de l'autopsie effectué sur le corps du défunt par trois médecins légistes du centre hospitalo-universitaire Lamine Debaghine de Bab El Oued (Alger), requis par le procureur de la République compétent, (…) conclut à l'absence de toute trace de violence récente ou ancienne sur l'ensemble du corps » , a affirmé la Direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale, rejetant ainsi les allégations de mauvais traitements et de violence dont le défunt aurait fait l'objet.
Selon le rapport d’autopsie, « le décès est consécutif à un sepsis grave poly viscéral, au cerveau, des plèvres, des poumons, de la vésicule biliaire, de l'appareil urinaire, à l'origine d'un choc septique directement responsable de la mort malgré la prise en charge médicale intensive mise en œuvre ». Et d’expliquer : « Le tableau infectieux est généralement observé chez les sujet comateux ayant séjourné longtemps dans une structure sanitaire de soins intensifs ».
Ce qui a fait dire à l’administration pénitentiaire que « cette conclusion confirme l'absence de tout fondement aux allégations émanant de la défense du concerné et publiées par certains journaux concernant les mauvais traitements et la violence dont le défunt aurait fait l'objet », non sans exprimer son « indignation face aux tentatives d'exploitation tendancieuse du décès de Mohamed Tamelt » avant de brandir la menace de « recourir à la Justice conformément à la loi ».
On s’en souvient, au lendemain du décès du journaliste, ses avocats, se fondant sur les déclarations du frère du défunt qui a déclaré avoir décelé des blessures sur la tête de son frère, ont déposé plainte contre l’administration pénitentiaire.
Le ton menaçant utilisé par cette dernière dans son communiqué n’a pas été du goût de Me Amine Sidhoum, avocat de la famille du défunt, qui, dans une déclaration faite aujourd’hui à TSA, a répondu du tac au tac, en exprimant son indignation « face à ce genre de déclarations et de menaces dans le cadre de l’exercice de notre fonction ». « La défense n’a jamais présenté d’allégations. Elle s’est basée sur la déclaration du frère qui a conduit le dépôt d’une plainte », a-t-il affirmé, avant d’assener : « le rôle de la défense n’est pas d’exploiter mais de défendre les intérêts de la famille pour connaître la vérité sur le décès de leur fils ».
Point surpris par les conclusions du rapport d’autopsie, Me Sidhoum a assuré tenir toujours à la demande de « l’obtention du dossier médical complet de Mohamed Tamalt depuis son incarcération jusqu’à son décès ».
Yacine Ouchikh