Ouanes Hassine extradé vers la Tunisie

 Ouanes Hassine extradé vers la Tunisie

Ouanes Hassine en 2013


Le ministère de l’Intérieur annonce la capture du dirigeant djihadiste Ouanes Hassine et son extradition vers la Tunisie. Décrit comme dangereux, il était notamment l’Emir d’Ansar Charia à Mahdia avant de rejoindre les rangs d’al-Qaida. L’annonce intervient cependant en pleine psychose générale sur fond de retour de djihadistes des « foyers de tension ». 


Connu aussi sous le nom de Ouanes Fekih, de son nom complet Ouaned Ben Hassine Ben Mohamed Fefik, son extradition est « le résultat d’une opération de coordinations des renseignements », affirment les autorités tunisiennes, sans pour autant annoncer l’identité des services en question, ni le pays depuis lequel le suspect a été extradé, manifestement par souci de sécurité, afin d’éviter d’éventuelles représailles. Mais il s’agit « vraisemblablement de la Libye », de l’avis de plusieurs experts.


Il y a en effet peu de chances que Ouanes Hassine ait été extradé depuis la Syrie, la Libye de l’ouest étant le sanctuaire que beaucoup de leaders djihadistes tunisiens choisissaient comme principale destination, avant qu’une frappe aérienne états-unienne en février 2016 ne cible une réunion des hauts cadres d’Ansar al Charia à Syrte, faisant des dizaines de morts, essentiellement des Tunisiens.   


Hassine faisait l’objet de pas moins de 29 mandats de recherche. Il est suspecté d’« appartenance à une organisation terroriste » et de « diriger des cellules terroristes dans le but de perpétrer des attentats ».


 


Suspecté d’être le cerveau de l’attaque du Bardo


En mai 2013, l’homme fait parler de lui en tant que recruteur actif pour appelant au djihad en Syrie. Il est arrêté mais libéré le 13 juillet de la même année, après avoir purgé six semaines de détention préventive suivies d’un… non-lieu pour insuffisance de preuves.


Ce n’est qu’en août 2013 qu’Ansar Chariâa est déclaré mouvement terroriste. Il quitte le territoire tunisien en octobre 2013, et les autorités perdent sa trace. Jusqu’au 17 mars 2015 où un message audio fait surface incitant « la jeunesse à défendre sa religion contre le taghout » (les forces armées loyalistes, selon l’appellation salafiste, ndlr).


Pour certains analystes, c’était là le signal donnant le feu vert de l’attaque terroriste du Bardo du 18 mars 2015, survenue 24 heures plus tard et faisant des dizaines de victimes parmi les touristes occidentaux. Pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur, la capture du suspect vivant devrait permettre d’en savoir davantage.


 


S.S