Polémique en Allemagne après une vaste opération de contrôles au faciès

 Polémique en Allemagne après une vaste opération de contrôles au faciès

Le chef de la police de Cologne n’a pas nié le contrôle au faciès en expliquant que « ces jeunes hommes maghrébins se sont comportés de façon suspecte » (Illustration)


Loin de s’éteindre, la polémique enfle outre-Rhin concernant l’opération policière menée pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne. Ce soir-là, les forces de l’ordre ont plusieurs centaines d’hommes selon des critères purement raciaux. Les autorités ont expliqué que tous étaient des « Nafris » – l‘équivalent allemand de « Nord-Af », ce qui a provoqué un tollé.


Répondant à la presse, le chef de la police de Cologne, Jürgen Mathies, a tenté de justifier l’opération. « Ces jeunes hommes maghrébins se sont comportés de façon suspecte, ils ont été observés à côté de la gare centrale déjà à partir de 19 h. Nous avons vu des personnes qui étaient en partie alcoolisées – d’après ce que l’on m’a décrit – ils étaient en groupe debout et ils devenaient agressifs ». La police a donc procédé à de nombreuses interpellations, car « il était clair qu’il allait se passer quelque chose si nous n’intervenions pas rapidement et de façon conséquente », a-t-il déclaré.


La députée Die Linke (gauche), Oezlem Alev Demirel, a qualifié l'usage de ce terme d'« inacceptable », estimant qu'une « limite [avait] été franchie ». Le député Niema Movassat du même parti a dénoncé un « profiling racial », alors que la Medeleine Henfling, députée écologiste, a pointé le « problème du racisme dans la police ». « Quelle est la différence entre Nafri et nègre, au juste ? » s’interroge pour sa part l'humoriste Jan Böhmermann.


Visiblement encore marquées par la vague d’agressions survenues dans cette ville lors du précédent réveillon, les autorités ne se sont pas privées de mener des arrestations sur la base de présomptions d’intentions. Lors de la dernière Saint-Sylvestre, des centaines de jeunes femmes s‘étaient plaintes d’attouchements et d’agressions sexuelles. La plupart avaient décrit des groupes d’assaillants arabes ou maghrébins, provoquant une vague de critiques contre la politique d’accueil des migrants d’Angela Merkel.


Rached Cherif