Marine Le Pen refuse de restituer les 300 000 € réclamés par le Parlement européen

 Marine Le Pen refuse de restituer les 300 000 € réclamés par le Parlement européen


Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a rejeté la demande de recouvrement du Parlement européen, à quelques heures de son échéance, portant sur environ 298 400 euros et concernant l'emploi d'une assistante parlementaire, a-t-on appris mardi auprès de la présidente du FN et du trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.


 


Des salariés du FN rémunérés par des indemnités européennes


Cette demande concerne son amie et secrétaire, Catherine Griset, employée comme « assistante accréditée » de 2010 à 2016. Dans cette affaire, Marine Le Pen avait jusqu'au 31 janvier pour restituer cette somme, le Parlement européen estimant que Mme Griset travaillait en réalité pour le FN et non dans les locaux de l'institution. Outre Mme Griset, les sommes perçues pour rémunérer comme assistant Thierry Légier, son garde du corps, font aussi l'objet d'une procédure, pour un montant de plus de 41 500 euros.


Alors que l'AFP lui demandait si elle entendait « rembourser » cette somme à l’échéance, Mme Le Pen a répondu : « Pour rembourser, il faudrait que je les ai perçus, mais je ne m'appelle pas François Fillon », en référence au candidat de la droite au cœur d’une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs concernant son épouse Penelope, employée comme assistante parlementaire.


« De surcroît, je conteste formellement cette décision unilatérale et illégale », a encore dit la présidente du FN, qui avait déjà estimé que l'institution européenne agissait « en violation de l'État de droit ».


 


Le cas Fillon comme bouclier


Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN et ex-avocat du parti, a indiqué que Marine Le Pen « avait répondu par la négative » à cette demande. « Il est quand même assez intolérable que la liberté d'indépendance et l'immunité des parlementaires soient ainsi atteintes à travers leurs assistants. C'est la thèse que je défends », a-t-il dit.


Quant à « François Fillon, c'est comme Marine Le Pen : il est condamné, notamment par le monde médiatique, avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit, alors qu'il est député et qu'il a droit à une protection et à une immunité spéciale », s'est encore indigné M. de Saint-Just.


En l'absence de remboursement, Mme Le Pen pourrait se voir retirer à partir du 1er février 50 % de son salaire d'eurodéputée, selon une source parlementaire. De même source, « les recouvrements sont en cours » pour la plupart des députés européens FN concernés, qui contestent tous, comme Bruno Gollnisch samedi dans un communiqué, ces décisions.


Rached Cherif


(Avec AFP)