Suspension du décret migratoire : retour d’une étudiante iranienne expulsée

 Suspension du décret migratoire : retour d’une étudiante iranienne expulsée


Une Iranienne expulsée dans la foulée du décret du président Donald Trump interdisant aux citoyens de sept pays musulmans d'entrer sur le territoire américain est revenue aux États-Unis dimanche après le blocage temporaire de la mesure par un juge.


 


Décret signé pendant son vol de retour aux États-Unis


Sara Yarjani, étudiante de 35 ans, a été accueillie à Los Angeles par sa soeur et plusieurs avocats de l'Union américaine des libertés civiques (ACLU), qui ont oeuvré à son retour. Plusieurs personnes ont applaudi et une femme s'est exclamée « bienvenue aux États-Unis » pendant que Mme Yarjani, visiblement secouée, se frayait un chemin parmi les journalistes et les caméras. « Je suis si reconnaissante à tous les avocats et tous ceux qui m'ont aidée (…), pour moi c'est ça l'Amérique », a-t-elle déclaré aux journalistes, en larmes.


Paradoxalement, beaucoup des mêmes agents de la police des frontières qui avaient participé à son expulsion la semaine précédente étaient sur place dimanche pour l'aider à passer les contrôles d'immigration. « Ils sont venus et ont dit +on va vous faire passer pour que vous puissiez sortir plus vite+ », a-t-elle ajouté.


L’histoire de l’étudiante en Sciences de santé holistique à l'Institut californien des sciences humaines, près de San Diego, qui avait vu son visa révoqué alors qu'elle arrivait à l'aéroport de Los Angeles, a fait le tour du monde. Après un séjour au Canada et en Autriche, elle avait été bloquée à la frontière puis placée dans un avion pour Vienne après l'entrée en vigueur du décret présidentiel visant les ressortissants d'Iran, d'Irak, de Syrie, de Libye, de Somalie, du Soudan et du Yémen, y compris les multinationaux et les détenteurs de visas en cours de validité. Cette mesure controversée, qui a provoqué le chaos dans les aéroports, a été temporairement bloquée vendredi par un juge fédéral de Seattle (nord-ouest).


 


Bras de fer juridique avec la Maison blanche


L'administration Trump a vilipendé la décision du juge James Robart et promis de faire appel, ce qui s'est traduit par une ruée vers les vols à destination des États-Unis des détenteurs de visas originaires des pays touchés par le décret, craignant qu'une autre décision de justice leur ferme de nouveau les portes du pays. Le bras de fer entre le gouvernement et les groupes de défense des immigrés a connu un nouvel épisode samedi par le rejet de l’appel contre l'injonction du juge Robart.


« Le paysage légal a changé et nous avons bon espoir de voir les tribunaux continuer à remettre en cause ce décret anticonstitutionnel », a commenté Ian Kysel, avocat de l'ACLU qui a travaillé sur le dossier de Sara Yarjani et qui était présent à l'aéroport dimanche. « Nous voyons en ce moment la force de notre Constitution et de nos institutions », a-t-il ajouté.


Rached Cherif


(Avec AFP)