Le Maroc menace de se retirer de l’accord agricole en l’absence d’un engagement franc de la part de l’UE
L’Union européenne (UE) doit assurer le cadre nécessaire pour l’application dans les meilleures conditions des dispositions de l’accord agricole le liant au Maroc, a indiqué, lundi 6 février, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime.
“Le Maroc et l’Union européenne sont liés par un accord agricole dont l’application est effective sur le territoire du Royaume du Maroc, et ce, malgré un épisode judiciaire qui a, en toute logique, confirmé le protocole agricole entre le Maroc et l’Union européenne”, affirme le ministère dans un communiqué. Le ministère indique que “toute entrave à l’application de cet accord est une atteinte directe à des milliers d’emplois, d’un côté comme de l’autre, dans des secteurs extrêmement sensibles, ainsi qu’un véritable risque de reprise des flux migratoires que le Maroc, au gré d’un effort soutenu, a réussi à gérer et à contenir”, indique le communiqué.
Pour le Maroc, cet accord doit désormais s’appliquer conformément à l’esprit qui a présidé à sa négociation et sa conclusion et que l’Union européenne doit assurer le cadre nécessaire pour l’application des dispositions de cet accord dans les meilleures conditions. Dans la même vision, la Commission européenne ainsi que le Conseil européen ont la responsabilité de neutraliser les tentatives de perturbation par des positions et un discours clairs et cohérents avec des décisions que ces instances ont, elles-mêmes, portées et adoptées. L’accord agricole et de la pêche en compte parmi les exemples les plus réussis et il est primordial de le préserver au risque de déclencher de lourdes conséquences socio-économiques, dont l’UE assumera l’entière responsabilité note le communiqué.
“Les actes visant à dresser des obstacles devant l’entrée des produits marocains sur les marchés européens doivent être sanctionnés et traités avec la plus grande fermeté de la part de notre partenaire européen”, affirme le communiqué, notant que de “telles nuisances mettent en péril un édifice de coopération construit sur de nombreuses années ne laissant de choix au Maroc que de s’en détourner au profit d’une accélération de partenariats initiés dans des pays et régions diverses notamment la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon, les pays du Golfe ainsi qu’auprès de nos voisins africains”.
Enfin le ministère de l’Agriculture note que l’absence d’un engagement franc de la part de l’UE imposera au Maroc un choix décisif où il sera question de préserver un partenariat économique patiemment entretenu, ou de s’en défaire sans retour pour se focaliser sur la construction de nouvelles relations et circuits commerciaux.
Mohamed El Hamraoui