Le régime syrien a secrètement pendu 13 000 civils, révèle Amnesty

 Le régime syrien a secrètement pendu 13 000 civils, révèle Amnesty


Dans un rapport publié aujourd’hui mardi 7 février, Amnesty International accuse les autorités syriennes d'avoir pendu des milliers de prisonniers, près de treize mille, lors d'exécutions de masse méthodiques depuis 2011, et d'avoir systématiquement torturé les détenus dans la prison militaire Saydnaya, près de Damas. Pour ne pas tomber l’indifférence, des activistes d'Amnesty International ont manifesté leur soutien au peuple syrien à Paris en marge de la divulgation du rapport accablant.


Dans un rapport publié ce matin mardi, l'ONG indique que ces exécutions collectives, constitutives de crimes contre l'humanité, se sont déroulées depuis le déclenchement au départ pacifique de la révolution syrienne, et n’ont pas cessé depuis, entre 2011 et 2015. « Ils se poursuivent probablement aujourd'hui », indique l’ONG via le bureau libanais de Reuters.


Le gouvernement de Bachar al Assad a systématiquement rejeté par le passé des accusations similaires, pourtant largement documentées notamment dans le "dossier César" contenant des milliers de photos prises par un ancien photographe de la police militaire syrienne.


D'après Amnesty, 20 à 50 détenus ont été exécutés chaque semaine dans la prison de Sednaya, au nord de Damas, soit entre 5.000 et 13.000 pendant les quatre premières années du conflit syrien.


« Les victimes étaient dans leur immense majorité des civils soupçonnés de s'opposer au pouvoir baathiste », souligne le rapport.


« De nombreux autres détenus de la prison de Sednaya sont morts après avoir été torturés de manière répétée et systématiquement privés de nourriture, d'eau, de médicaments et de soins médicaux. »


Ces prisonniers, parmi lesquels d'anciens militaires suspectés de trahison, ont parfois dû confesser leurs "crimes" sous la torture, poursuit Amnesty.


Les exécutions ont été menées en secret et les corps des victimes inhumés dans des fosses communes à l'extérieur de la capitale, sans que les familles des victimes ne soient informées du sort de leurs proches, affirme l'ONG.


Le rapport s'appuie par ailleurs sur des entretiens avec 84 témoins, dont d'anciens gardiens et responsables du régime de Damas, mais aussi d'anciens détenus, des juges, des avocats et des experts du système pénitentiaire syrien.


Censées reprendre dès demain 8 février, les négociations de paix sur la Syrie qui devaient se tenir sous l'égide des Nations unies à Genève ont été reportées sous la pression de la Russie après la réunion tripartite d’Astana. Celle-ci n’a en effet pas pu obtenir d’accord auprès de l’opposition syrienne pour que celle-ci accepte une solution politique n’incluant pas le départ de Bachar Al-Assad.


 


S.S