Terra Nova préconise deux jours fériés musulman et juif
Un rapport du think tank vient d’être publié en ce sens. L’idée serait de remplacer le lundi de Pâques et celui de la Pentecôte en instaurant deux jours fériés, l’un musulman et l’autre juif.
Le titre de l’étude en question annonce la couleur : « L’émancipation de l’islam de France ». Ce sont deux membres de Terra Nova qui ont rédigé cette quarantaine de pages : Alain Christnacht et Marc-Olivier Padis. Ils préconisent une représentation de l’islam de France moins centralisée et donc l’instauration de ces deux nouveaux jours fériés.
Le jeu des Etats étrangers
Concernant la première proposition, le think tank, proche du Parti socialiste, déplore le fait que la 2e religion en France ne soit représentée que par le Conseil Français du Culte Musulman. « Cette tentative de centralisation a été contre-productive car la représentation de l'islam en France est malmenée par le jeu des Etats étrangers qui gardent la main », peut-on lire dans le rapport paru hier. Terra Nova ne remet pas pour autant en cause l’existence même du CFCM : « une structure nationale de représentation du culte musulman reste nécessaire, pour dialoguer avec les pouvoirs publics ». Mais elle gagnerait à être plus « légère ». Pour le think tank, le CFCM « ne peut parler au nom des musulmans que sur un nombre limité de sujets, (…) comme les dates de début et de fin du Ramadan ». Terra Nova invite à tenir compte de « la diversité des voix de l’islam ».
Kippour et Aïd el-Kébir
Concernant la seconde proposition phare de ce rapport, c’est ce qu’on appelle, dans le jargon, un vieux serpent de mer : remplacer des jours fériés. « Pour que toutes les confessions soient traitées à égalité, il convient d'intégrer désormais au moins deux nouvelles dates importantes, le Kippour et l'Aïd el-Kébir, dans le compte des jours fériés, en supprimant les deux lundis qui ne correspondent à aucune solennité particulière », préconise le rapport de Alain Christnacht et Marc-Olivier Padis.
Ce n’est évidemment pas la première fois que le sujet est mis sur la table. On se souvient de la candidate Eva Joly lors de la campagne de 2012 et plus récemment de Ericka Bareigts, députée socialiste de la Réunion, qui avait déposé un amendement à la loi Macron en ce sens.
A chaque fois, si ce n’est pas le Sénat qui retoque cette proposition, c’est la Conférence des évêques de France qui la rejette. Un nouveau coup d’épée dans l’eau ?
Chloé Juhel