Le rapport accablant d’Amnesty sur la situation des droits de l’homme
La situation des droits de l’homme en Algérie n’est pas reluisante et ne prête pas à l’optimisme. C’est ce qui, en gros, ressort du rapport annuel 2016-2017 d’Amnesty international rendu public hier, 22 février.
Pas d’évolution en la matière par rapport aux années précédentes, selon cette ONG. « Cette année encore, les autorités ont restreint la liberté d’expression, d’association, de réunion et de religion », déplore-t-elle, désabusée. Et d’enfoncer le clou : « Des détracteurs pacifiques du gouvernement, notamment des défenseurs des droits humains, ont été poursuivis dans le cadre de procès inéquitables. Des réfugiés et des migrants ont été expulsés arbitrairement. Les responsables d’atteintes graves aux droits humains perpétrées par le passé ont continué de bénéficier de l’impunité ».
Tout en relevant les changements connus par le pays cette année (dissolution du DRS et son remplacement par le DSS (direction des services de sécurité) sous la coupe de la Présidence, toilettage du code de procédures pénales, l’instauration d’un Conseil national des droits de l’homme, l’officialisation de Tamazight, etc.), Amnesty International ne s’est pas empêchée de déplorer l’attitude des autorités algériennes qui, selon elle, « ont persisté dans leur refus d’autoriser l’accès au pays à des mécanismes des Nations unies chargés de veiller au respect des droits humains, notamment ceux dont le mandat porte sur la torture et les autres formes de mauvais traitements, la lutte contre le terrorisme, les disparitions forcées et la liberté d’association et de réunion pacifique ».
L’ONG a aussi accusé le gouvernement algérien de continuer d’ « d’empêcher des organisations internationales, dont Amnesty International, d’effectuer des missions d’enquête sur les droits humains ».
Autrement dit, rien n’a changé ou presque : la liberté de réunion demeure « strictement » restreinte, la liberté d’expression muselée avec, à la clé, des poursuites engagées contre « des personnes qui avaient critiqué pacifiquement le gouvernement », libertés religieuses malmenées (persécution de la communauté musulmane ahmadie et condamnation d’un jeune chrétien), poursuites et harcèlement contre les défenseurs des droits humains, etc.
Yacine Ouchikh