L’expo « Attention travail d’arabe » de retour à Paris
C’est la semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme. L’occasion pour l’association « Remem’beur » de déployer, à Paris, les outils de l’installation « Attention travail d’arabe », une œuvre signée Ali Guessoum.
Il a, ce qu'on appelle, le sens de la « punchline ». Le fondateur de l'agence de communication « Sansblanc » est un Franco-Algérien qui allie humour et justesse pour détourner les clichés. Par le biais de son exposition « Attention travail d’arabe », Ali Guessoum a décidé de travailler avec une matière extrêmement riche : les préjugés les plus répandus sur les immigrés en France. Il a notamment créé des affiches aux slogans détournées : le « camembert Président » devient le « camembert résident », l'« Absolut vodka » se transforme en « Absolutburka ».
« Les Arabes peuvent s’auto-dériser ! »
A travers son œuvre, cet artiste dédramatise un passé encore sensible et pousse à réfléchir sur la vision que l’on a de l’Autre. « Je voulais créer une autodérision. Les Arabes aussi peuvent s’auto-dériser ! », explique Ali Guessoum. De l’Empire colonial à la Marche des Beurs, des tirailleurs aux travailleurs, son travail propose un regard inédit sur la mémoire des immigrés en soulignant l’apport culturel, économique et social de ces Français venus de l’étranger. Ce qui permet une réappropriation d’une histoire trop souvent méconnue, d’un siècle de présence des immigrés sur le sol français.
Né d’une rencontre avec Zebda
Il y a quelques années, Ali Guessoum fait la connaissance du groupe Zebda à Toulouse. Le contact est bon, cette rencontre sera déterminante. Zebda lui confie la communication du festival Tactikollectif. De ce jour, naît l'idée de créer son exposition « Attention travail d’arabes ». « J’avais envie de monter un projet sur ma vision de l’immigration, et ils m’ont donné carte blanche », raconte le Franco-Algérien.
Exposition itinérante
Cette exposition, il l’a promenée pendant plusieurs années en France et à l’étranger.Il a présenté son œuvre au Boulevard, à Casablanca en 2010. Et aussi en Algérie. Pour Ali Guessoum, dans son pays d’origine, « il y a trois richesses : le pétrole, l’humour, et le désespoir. A défaut de pouvoir partager le premier, le public partage les deux autres. C’est ce qui nous lie. »
Chloé Juhel
Dates pour découvrir l’exposition à Paris:
Le 25 mars de 10h à 18h à la place de la bataille Stalingrad à Paris 19e
Du 21 au 26 mars, au Musée National de l’histoire de l’immigration, dans le 12e Ateliers gratuits et sur réservation, les 21, 24 et 26 mars de 14h à 17h