4 ans de prison ferme pour un couple de candidats au djihadisme

 4 ans de prison ferme pour un couple de candidats au djihadisme

Anouar Bayoudh et sa compagne


Spécialisée dans les affaires liés au terrorisme, la cinquième chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a condamné à l’issue d’un procès marathon Mohamed Anouar Bayoudh à 4 ans de prison ferme et sa compagne à 2 ans, mercredi à l’aube. Les deux condamnés seront également placés sous contrôle administratif pendant 2 ans. Un dossier rendu sinistrement célèbre après que le père de l’accusé, à la recherche de son fils en Turquie, ait péri dans un attentat à l’aéroport d’Istanbul.


Accusés d’« implication dans des affaires liées au terrorisme », Mohamed Anouar Bayoudh et sa jeune compagne ont comparu mardi 2 mai devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, a indiqué le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis et du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofien Selliti.


Le ministère public avait émis un mandat d’amener national et international à l’encontre de Bayoudh et sa compagne après leur départ vers la Syrie dès novembre 2015.


La qualification des chefs d’accusation a semble-t-il ralenti le procès. Selliti a en effet expliqué que les jugements ont été rendus après validation de l’accusation contre Mohamed Anouar Bayoudh et sa compagne qui sont en état d’arrestation depuis la mi-2016. Pour rappel, une troisième personne en cavale a été est accusée d’implication dans la même affaire.

Le juge d’instruction avait émis le 4 juillet 2016 un mandat de dépôt à contre Anouar Bayoudh et sa compagne pour « appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence l’Etat Islamique (Daech).


Les deux accusés avaient été arrêtés dès leur arrivée de Turquie à l’aéroport Tunis-Carthage en juillet 2016 avant d’être transférés à l’unité nationale d’enquête dans les crimes terroristes au Pôle antiterroriste de la caserne de la Garde nationale de l’Aouina.


Mohamed Anouar Bayoudh est le fils du colonel-major de l’armée nationale, le médecin Fethi Bayoudh, chef du service Pédiatrie à l’hôpital militaire de Tunis qui avait trouvé la mort dans les attentats-suicides perpétrés le 28 juin 2016 à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul (Turquie). Il s’y était rendu à la recherche de son fils.


En 2014, le jeune Anouar, fils unique et apprenti pilote d’avion, avait appris à son père qu’il partait pour un stage en Suisse, avant de téléphoner à sa mère, peu de temps après, pour lui dire qu’il était arrivé en Syrie, via l’Irak, et qu’il s’était marié sur place avec une tunisienne partie avec lui. Dès cet instant, ses parents vont se résoudre à tout faire pour le faire revenir sur sa décision. 


En apprenant la mort de son père au centre de détention, une information qu’il ignorait jusqu’à son arrivée à Tunis, Anouar Bayoudh avait été transporté à l’hôpital militaire suite à un breakdown nerveux. Depuis, cette histoire tragique a fait les titres de la presse du monde entier, émue par le sort singulier d’un courageux père aux prises avec « ISIS » (l’EI), faisant les titres y compris du New York Times.


 


S.S