Fête de l’Europe : de l’espoir Macron à la révolution tunisienne
Comme un écho à l'élection d'Emmanuel Macron, candidat élu à la présidence de la République avec un programme donnant une place importante à l'Europe, la mairie du 20e arrondissement de Paris fêtera toute cette semaine le vieux continent. Du 8 au 14 mai des événements permettront de voyager à travers l'Europe, en effectuant même un crochet par un pays situé de l'autre côté de la Méditerranée : la Tunisie.
L'Europe gagnante ?
Suite à la victoire d'Emmanuel Macron, c'est une vague de félicitations, peut-être également de soulagement, qui a déferlé de tous les principaux acteurs de l'Union européenne. Angela Merkel, chancelière allemande, Matteo Renzi, président du Parti démocrate italien, Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, ou encore Alexis Tsipras, Premier ministre grec, tous ont salué l'arrivée au pouvoir du candidat d'En Marche, clairement favorable à une Europe forte. Un véritable coup de fouet pour une Union européenne en proie aux doutes depuis le coup dur du Brexit.
Dans ce contexte d'effervescence pro-européenne, la mairie de du 20ème organise, comme l'année dernière, la fête de l'Europe. Durant toute la semaine, des évènements culturels, mettant en avant l'échange entre pays européens mais également entre le vingtième et ces pays, auront lieu dans l'arrondissement. Projection de courts-métrages, performances artistiques et bien d'autres, seront au programme pour que les visiteurs puissent découvrir l'Europe autrement.
L'Europe et la Méditerranée
Depuis les différentes « révolutions arabes » ayant touché des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, la Méditerranée est devenue une voie de migration extrêmement contrôlée par l'Europe, surtout face à l'immigration clandestine. Entre gestes d'ouverture et durcissement de sa politique migratoire, l'UE a du mal à être unie face à ce sujet, mais il est évident que les relations avec les pays de la zone méditerranéenne sont capitales.
Comme un symbole, lors de la fête de l'Europe, aura lieu la projection du film de la réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid, « A peine j'ouvre les yeux », finaliste du Prix LUX 2016 du Parlement européen.
A contre-courant de nombreux films tournés après l'ère Ben Ali, la réalisatrice ne voulait pas parler de l'avenir mais bien du passé : « J’ai eu, moi aussi, cette envie forte de filmer. Mais filmer ce qu’on avait vécu et subi : le quotidien étouffant, les pleins pouvoirs de la police, la surveillance, la peur et la paranoïa des Tunisiens depuis 23 ans (…) On ne pouvait pas, d’un coup, balayer des décennies de dictature et se tourner vers l’avenir sans revenir sur le passé. C’était une évidence pour moi qu’il fallait aborder le passé rapidement, tant que le vent de liberté soufflait encore ».
Le film sera projeté au pavillon Carré de Baudoin (Paris 20ème) le 10 mai, suivi d'un débat avec la députée européenne, Christine Revault d'Allones-Bonnefoy.
CH. Célinain