Législatives : nombre record de candidatures la 9e circonscription de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest)

 Législatives : nombre record de candidatures la 9e circonscription de l’étranger (Maghreb et Afrique de l’Ouest)

Didier Le Bret


C’est probablement un record. 27 candidats ont déposé leur dossier de candidature pour le premier tour de l'élection des députés élus par les Français établis hors de France dans la seule 9e circonscription de l’étranger. Peu ont toutefois une réelle chance de faire plus que de la figuration.a


À l’étranger, où le premier tour des législatives aura lieu le 4 juin (au lieu du 11 en métropole), les listes des candidatures ont été annoncées ce lundi par le Journal officiel. En 2012, le record était détenu par la 8e circonscription de Paris avec 23 prétendants. Il fait pâle figure à côté de celui que pourrait établir la 9e circonscription des Français de l’étranger cette année. 27 binômes (titulaire-remplaçant) ont en effet reçu un récépissé provisoire des autorités suite à leur dépôt de dossier.


« Beaucoup de candidatures sont très locales ou même fantaisistes », réagit Martine Vautrin-Jedidi, élue des Français de Tunisie et Libye à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE). En l’absence du député sortant, Pouria Amirshahi, qui ne se représente pas, beaucoup d’aspirants se lancent dans cette vaste circonscription marquée par « une histoire commune avec la France et une proximité géographique et linguistique », estime celle qui est aussi conseillère consulaire. Elle remarque d’ailleurs le grand nombre de binationaux parmi les prétendants, tout comme dans le corps électoral – entre la moitié et les deux tiers des 160 000 Français de la région, selon les estimations.


 


Peu de candidats connus à l’échelle la circonscription


Ce nombre s’explique en partie par la candidature de plusieurs dissidents. À peine sortie gagnante de la présidentielle, La République en marche (LREM) connait ses premières dissensions. Le Franco-Marocain Mjid el Gherrab a ainsi décidé de se lancer dans la course malgré l’onction donnée à Leila Aichi par le parti présidentiel.


De même, l’investiture Les Républicains (LR) à Erwan Davoux ne semble pas faire l’unanimité à droite. Debout la France (de Dupont-Aignan), le Rassemblement des Français de l’étranger (apparenté LR), La France qui ose (de Rama Yade), l’UPR (de François Asselineau), le Front des patriotes républicains (FPR) et l’UDI présentent tous leurs candidats face à celui investi par LR ; en plus de deux candidats divers droite.


En face, la gauche semble un peu moins désunie, tout en présentant plusieurs candidats : PS, Front de Gauche, PRG et France insoumise. Le seul ayant une connaissance de l’ensemble de la circonscription semble être le socialiste Didier Le Bret, ancien ambassadeur et ancien coordonnateur national du renseignement. Nouveau venu en politique, il sillonne la circonscription depuis plusieurs mois et apparait comme le plus sérieux prétendant chez un électorat qui vote surtout à gauche.


 


Appât du gain ?


La plupart de ces candidats ne sont connus que pour leur mandat local, voire pas du tout. N’ayant été investis que mi-mai, à deux semaines et demie du premier tour, ils n’auront pas le temps d’aller sur le terrain à la rencontre des électeurs. Seule une poignée fait réellement campagne depuis plusieurs semaines.


Pour les autres, « il y a aussi une logique financière, puisque chaque voix rapporte 1,42 euro par an pendant la mandature », rappelle Mme Vautrin Jedidi. La prolifération des candidatures hors de France s’explique aussi par la non-fixation d’un seuil minimum pour toucher cette manne, alors qu’il est de 1 % des suffrages exprimés dans 50 circonscriptions en métropole.


Rached Cherif