Ali Haddad cité dans l’affaire de Panama Papers
Les Panama Papers continuent d’éclabousser les responsables algériens. Après l’ancien ministre délégué au Trésor Ali Benouari il y a moins d’une semaine, c’est autour du patron des patrons algériens, Ali Haddad, d’être cité dans une enquête du journal Le Monde comme étant propriétaire d’une société offsohre dans les ils vierges britanniques.
« Selon les documents et courriels obtenus par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur lesquels ont travaillé plus de 100 rédactions (dont Le Monde), Ali Haddad apparaît comme le bénéficiaire économique d’une compagnie enregistrée par Mossack Fonseca en novembre 2004 aux îles Vierges britanniques », a révélé le quotidien français.
Et d’ajouter : « Kingston Overseas Group Corporation (KOGC) est administrée par son fondé de pouvoir, Guy Feite, un Français établi au Luxembourg, qui gère par ailleurs une société offshore au Panama pour le compte d’Abdeslam Bouchouareb, le ministre algérien de l’Industrie et des Mines ».
KOGC dispose, selon Le Monde, d’un compte ouvert dans une agence de la banque HSBC située dans le luxueux quartier de Knightsbridge, dans le centre de Londres. « Selon les documents en notre possession, le revenu déclaré au titre de l’année précédant l’ouverture du compte, en février 2008, était de 67 000 livres sterling (environ 88 000 euros à l’époque) et le revenu prévu pour les douze mois suivant l’ouverture du compte était de 2,43 millions de livres sterling »,a-t-il précisé.
Spécialisée dans les investissements immobiliers, KOGC est l’administratrice d’une autre compagnie offshore, basée au Panama, Markham Financial Services Corp qui est, elle aussi, associée à une autre société, Marbury International Business Group LLC, implantée au Nevada, aux Etats-Unis. « Le montage est parfait et le nom du patron du groupe ETRHB Haddad n’est apparu qu’à l’occasion d’un inventaire réalisé par Mossack Fonseca, qui a contraint Guy Feite à communiquerdans un courriel datant du 13 avril 2010 les noms des bénéficiaires économiques de quelque 70 compagnies administrées par sa société, la Compagnie d’étude et de conseil (CEC). CEC a alors informé son fournisseur de compagnies offshore qu’Ali Haddad était le bénéficiaire économique de KOGC », a indiqué Le Monde.
D’autre part, Ali Haddad est accusé de verser dans la surfacturation. Ne pouvant honorer à lui seul les gros contrats publics gagnés grâce à la proximité de son PDG avec le clan Bouteflika, le groupe ETRHB a eu recours à la sous-traitance avec des entreprisesespagnoles et turques. L’auteur de l’enquête a cité deux projets, le raccordement de la station de dessalement de Tafsout Honaine au réservoir de Lalla Setti à Tlemcen, et la dérivation des eaux de l’oued Al-Harrach à Alger, qui ont connu une surfacturation de près de 5 millions de dollars. « Pour les besoins des deux projets, un contrat à 10 millions de dollars (environ 9,2 millions d’euros) a été signé avec l’entreprise turque Erciyas Celik Boru, que dirige Ahmet Kamil Erciyas, pour la fourniture de 90 km de « tubes en acier soudés en spirale avec revêtement époxy » de diamètres variant entre 800 mm et 1 400 mm.
Or le fournisseur turc a surfacturé ce matériel », a soulgné le monde, avant d’enchainer : « sachant que la masse linéaire d’un tube rond en acier d’un diamètre de 1 200 mm est de près de 180 kg/m et que le prix de la tonne était en moyenne de 350 dollars, cela aurait dû donner un prix autour de 5,5 millions de dollars pour l’ensemble des tuyaux fournis par l’entreprise turque ».
Réagissant à l’article du Monde, le président du FCE a nié ce qui a été rapporté. « C’est du réchauffé et sans fondement », a-t-il déclaré, selon des propos rapporté par son service presse, rapporte le site Maghreb Emergent.
Yacine Ouchikh