« Clivages », le théâtre pour aider les migrants
Ils ont mis 8 mois à monter le projet. Ludovic, Marie, Alice, Meïdhy, David, Otis, Anne-Laure, Vanessa, Skaloo, Alex, Thibault, Camille, Maud et Corinne ont construit ensemble « Clivages ». Hier soir, comme la veille, la salle de la MPAA Broussais à Paris était pleine, et les spectateurs ont applaudi chaudement l’équipe.
« Aider les autres, on a ça en soi ». C’est une des phrases cueillies dans la rue et posées en préambule, avant l’entrée en scène des comédiens, et qui résonnera tout au long de la soirée. D’abord la pièce de théâtre, puis un court débat pour échanger avec des représentants d’associations d’aide aux migrants. Amnesty International et Singa, à qui les bénéfices seront d’ailleurs intégralement reversés. C’est avec ces structures que l’équipe de bénévoles a fabriqué « Clivages ». Un travail de terrain, pour mieux coller à la réalité, notamment du personnage de Hamid, le migrant syrien, qui s’incruste presque contre son gré dans cette colocation de trentenaires.
#CoiffeTonMigrant
L’histoire se déroule donc au cœur d’une colocation de 4 adultes issus de cette fameuse Génération Y. Entre échanges de SMS et coups d’œil à Tinder, Hamid passe la nuit chez eux, invité par Noam. L’occasion pour Vi de lui proposer une petite coupe de cheveux et, accessoirement, de poster une photo sur Instagram avec le #CoiffeTonMigrant. Mais, surtout l’occasion pour tous de s’interroger sur le sens de leur vie et tenter de quitter du regard un instant leur nombril pour écouter le récit touchant d’Hamid, qui raconte avoir « fui la mort » et qui évoque, dans un moment très touchant, le souvenir de sa mère décédée.
A priori
Ce soir, c’est la troisième et dernière représentation de la pièce. Une ultime occasion de répondre à la question que l’on n’ose parfois se poser. Que peut-on faire pour aider les migrants ? « Signer des pétitions, contacter ses élus, mener des actions de solidarités… », propose Sylvie, la représentante d’Amnesty International, spécialisée dans le droit des personnes déracinées. « Le plus grand frein à l’accueil des migrants, ce sont les a priori », conclut simplement Vincent de l’association Singa.
Chloé Juhel