Bilan des inondations : 2 morts et des millions de dinars de dégâts
Le nombre des victimes a été porté à deux personnes décédées des suites des intempéries dans l’ensemble du nord du pays de lundi à mardi 6 juin. La deuxième victime a été enregistrée au Kef.
Un homme sur le toit de sa berline à l'Ariana, pour échapper aux courant d'eau
Il est tombé jusqu’à 85 mm sur le Grand Tunis -soit 1/8ème des précipitations annuelles-, mais les constructions anarchiques et l’état des infrastructures, notamment en matière d’évacuation des eaux, sont aussi en cause.
Le nord de la Tunisie a été balayé par une tempête spectaculaire – bourrasques de vent, fortes pluies et grêle-, un phénomène particulièrement rare en cette saison. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux ont montré des torrents d’eau boueuse dévalant des quartiers du Grand Tunis, emportant au passage nombre de véhicules.
Deux personnes sont décédées, une dans la région du Kef (nord-ouest), et une autre morte électrocutée à la Manouba, en banlieue de Tunis, a affirmé le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Yasser Mesbah.
Dans un communiqué, le ministère a par ailleurs indiqué que des personnes avaient été blessées dans la chute d’un panneau publicitaire à Hammam-Lif, au sud de la capitale. La protection civile a dû intervenir dans des dizaines de logements ou commerces inondés, selon la même source.
A la Manouba, le service des urgences d’un hôpital a été fermé pour 48 heures, a annoncé le ministère de la Santé. Une partie de l’établissement était toujours sous les eaux mardi matin.
« On a vécu une vraie catastrophe. L’eau boueuse s’infiltrait par toutes les portes », s’alarme Saïda Ghribi, une habitante de la Manouba. Des commerçants continuaient à nettoyer leurs locaux dans l’après-midi, alors que de nouvelles pluies étaient attendues.
« On en a pour au moins 10.000 dinars (3.650 euros). Ça s’est déjà produit l’hiver dernier et ça nous a coûté cher. Il n’y aura personne pour nous aider ou nous rembourser », a déploré Fethi, le gérant d’un magasin paramédical.
« De nombreuses maisons » ont aussi été inondées à l’Ariana, dans le nord du Grand Tunis, où des routes ont en outre été «très endommagées », selon la gouverneure Salwa Khiari.
La commission régionale de prévention des catastrophes naturelles est mobilisée et va évaluer les dégâts et les aides nécessaires, a assuré de son côté le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher.
De nombreuses voies sont en outre obstruées par les déchets, en l’absence de municipalités élues depuis la révolution de 2011.
S.S