Mosquée de Mantes-la-Ville : le maire FN sommé de délivrer un permis

 Mosquée de Mantes-la-Ville : le maire FN sommé de délivrer un permis

Cyril Nauth


Le maire FN de Mantes-la-Ville (Yvelines), qui a refusé à deux reprises d'octroyer un permis de construire à une association musulmane pour aménager sa nouvelle salle de prière, a essuyé mercredi un nouveau revers judiciaire.


Invoquant une nouvelle fois un "détournement de pouvoir" du maire Cyril Nauth dans une décision rendue en référé (procédure d'urgence), le tribunal administratif de Versailles ordonne de « délivrer provisoirement à l'Association des musulmans de Mantes-Sud (AMMS) le permis de construire refusé » en mars par arrêté municipal. L'édile doit s'exécuter avant la fin du mois, sous peine d'une « astreinte de 100 euros par jour de retard », précise le tribunal dans son ordonnance.


L'association cultuelle souhaite installer des salles de prière et des bureaux dans une ancienne trésorerie municipale déjà en partie aménagée en lieu de culte et porter la capacité d'accueil de 300 à 700 fidèles. Le dossier de la mosquée est au cœur d'un long bras de fer tant politique que judiciaire entre l'association et la municipalité dirigée par Cyril Nauth, seul maire frontiste d'Ile-de-France.


Abdelaziz El Jaouhari, qui préside l'AMMS, a déploré une « perte d'énergie » notamment « pour des services municipaux qui ont autre chose à faire », et « une perte d'argent pour le contribuable ». Les procédures intentées jusque-là par la mairie FN ont coûté « plusieurs centaines de milliers d'euros à la commune », a estimé le responsable, interrogé par l'AFP.


L'ancienne mairie socialiste avait validé le transfert vers l'ancienne trésorerie de la salle de prière vétuste de l'AMMS. Mais, une fois élu en mars 2014, M. Nauth, qui avait fait de la lutte contre ce projet un point central de sa campagne, avait refusé de signer la promesse de vente. L'association avait pu racheter les locaux à la communauté d'agglomération de Mantes-en-Yvelines en octobre 2015, au grand dam de la mairie, qui avait tenté de la préempter au motif d'y installer sa police municipale. Préemption annulée à trois reprises par la justice qui avait pointé un « détournement de pouvoir ».


Rached Cherif