Un trafiquant de drogue notoire à l’origine du rappel du Maroc de son ambassadeur aux Pays-Bas
Le Maroc a exigé des Pays-Bas l'extradition d'un trafiquant de drogue notoire sous le coup de deux mandats d’arrêt et a décidé de rappeler son ambassadeur à La Haye pour consultation, a indiqué, le 24 juin, le ministère des Affaires étrangères.
Le ministère des Affaires étrangères qui n'a pas révélé l'identité de l'homme recherché a souligné qu'il faisait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par la justice marocaine, pour "association de malfaiteurs" depuis 2010, et "trafic international de stupéfiants" depuis 2015.
Rabat l'accuse de financer et de soutenir sur le plan logistique "certains milieux au nord du Maroc", sans plus de détails. Le Maroc, qui a "toujours loyalement coopéré dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogues, ne saurait tolérer qu'un trafiquant notoire (…) agisse pour recréer une situation favorable à ses activités criminelles", d'après cette même source.
Le Maroc, qui a décidé de rappeler "immédiatement" son ambassadeur à la Haye, "se réserve le droit de tirer toutes les conséquences et implications qui s'imposeraient au niveau des relations bilatérales et de prendre les mesures notamment politiques et diplomatiques nécessaires" a précisé le ministère.
Incident diplomatique entre Rabat et La Haye
L’homme en question est un trafiquant notoire d’origine marocaine naturalisé Néerlandais qui possède un réseau de coffee-shops où le cannabis est consommé librement. Cousin maternel d’un célèbre homme politique du Rif, il se présente aux élections législatives de 2007 et devient honorable député d’Al Hoceima.
Il a bâti une grande fortune au Maroc et il possède des biens immobiliers aussi bien dans le nord du pays qu'aux Pays-Bas. En 2010, il est cité dans une affaire de tentative de trafic international de drogue dans laquelle le baron de la drogue, Najib Zaimi, est impliqué. Au cours du procès, le nom de Saïd Chaou est cité comme l’un des protagonistes de l’opération avortée. Il quitte le Maroc in extremis avant qu’un mandat d’arrêt à son encontre ne soit lancé.
Mohamed El Hamraoui