Education prioritaire : interrogations malgré la création de 2500 postes annoncée par Jean-Michel Blanquer
Le dispositif « 100% de réussite au CP » suscite beaucoup d'interrogations et notamment concernant la mise en place pratique dès la rentrée prochaine. Très attendu sur le sujet, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a apporté un début de réponse aujourd'hui (26 juin) avec l'annonce d'un recrutement de 2500 enseignants dans les réseaux d'éducation prioritaire renforcée (REP+). Une annonce laissant les syndicats, pour le moins, dubitatifs.
Recrutement
Dans un entretien à La Voix du Nord (26 juin), Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, annonce : « Sur 4000 créations de postes, nous en consacrons 2500 en dédoublement des CP en REP+ (…) Tous les enfants doivent sortir de CP avec ces compétences: lire, écrire, compter et respecter autrui ».
Déjà la semaine dernière, Sud Education 93 s'inquiétait du fait que le gouvernement veuille « redéployer » 5 000 postes d'un autre dispositif, « plus de maîtres que de classes » (PMQDC), mis en place par le gouvernement Hollande. Les déclarations du ministre concernant la coexistence des deux dispositifs n'est peut-être pas de nature à rassurer le syndicat de la Seine Saint-Denis : « nous continuerons à mettre en œuvre le plan 'Plus de maîtres que de classes', avec moins de professeurs dédiés (…) Nous faisons coexister les deux dispositifs pour pouvoir les évaluer et avancer ».
Doute raisonnable ?
Sud Education 93 n'est pas le seul syndicat à s'inquiéter d'une éventuelle coupe dans les effectifs de remplacements qui sont déjà insuffisants, le syndicat national des personnels d'inspection (SNPI) soulève un autre problème : « Le paradoxe est que dans certains départements les moyens consacrés aux CP à 12 viendront amputer les moyens de remplacement qui permettent d’organiser la formation ».
Pour le SNPI, le problème se situe plus au niveau de la qualité de l'enseignement des fondamentaux que de sa quantité pour les classes de CP : « rappelons qu’un récent rapport d’Eurydice (Commission Européenne) a montré que la France était, de loin, le pays où on consacrait le plus de temps aux fondamentaux! La question n’est donc pas là (…) Si nous voulons améliorer qualitativement le service public d’éducation et tout particulièrement dans la perspective d’une démocratisation des savoirs, il faut y consacrer les moyens nécessaires qui donneront à l’ensemble des enseignants la possibilité de développer en permanence leurs compétences ».
Cette engagement phare du programme d'Emmanuel Macron sur l'éducation risque encore de diviser et de créer nombre de discussions dans le milieu éducatif avant les vacances scolaires…
CH. Célinain