Farida Amrani (FI) a déposé son recours contre l’élection de Manuel Valls

 Farida Amrani (FI) a déposé son recours contre l’élection de Manuel Valls


Battue d’un cheveu par Manuel Valls aux législatives, la candidate de la France insoumise Farida Amrani a déposé mercredi un recours devant le Conseil constitutionnel pour faire annuler l’élection. L’ancien Premier ministre avait annoncé sa victoire par 139 voix d’écart, un résultat immédiatement contesté par Mme Amrani le soir du second tour. Depuis, les soutiens de la candidate ont examiné les procès-verbaux et les cahiers d’émargement déposés en préfecture de l’Essonne.


Le dossier ainsi constitué compile « plusieurs irrégularités », qui ont « déjà motivé des annulations d’élections par le Conseil constitutionnel », ont annoncé à la presse la candidate et son suppléant, Ulysse Rabaté, au sortir de l’institution.


Leur avocat, Hervé Tourniquet, a évoqué des « constats préoccupants », notamment dans « quatre ou cinq bureaux de la commune d’Évry », ville dont M. Valls a été maire entre 2001 et 2012. Selon lui, « une centaine de signatures » sur les cahiers d’émargements « apparaissent très sensiblement différentes entre le premier et le second tour ».


Les candidats et leur conseil ont également dénoncé, photos à l’appui, d’autres « signatures du second tour où il apparaît très clairement (…) une première signature au crayon noir (de bois), au décalque, recouvert d’une signature à l’encre ». « Ça ressemble à quelqu’un qui s’entraîne au crayon à papier pour imiter la signature d’un électeur absent et qui oublie de gommer », a expliqué à l’AFP un membre de leur entourage. M. Tourniquet a aussi relevé « 23 nouvelles inscriptions entre les deux tours dans un seul et unique bureau de vote » dans une commune de la circonscription qu’il n’a pas identifiée devant la presse.


 


Soupçons de falsification de signatures


L’avocat a refusé de donner d’autres exemples en évoquant le « secret professionnel » et le « respect de l’institution qui va juger ce dossier ». Le recours contient « d’autres motifs d’irrégularités », ont toutefois assuré Mme Amrani et son suppléant. L’avocat de Manuel Valls, Yves Claisse, a qualifié ce recours d’« acte médiatique » dont il n’a pour le moment « pas eu communication ni par le Conseil constitutionnel, ni par (son) confrère en charge des intérêts de Mme Amrani ».


« Nous sommes confiants, concentrés, nous allons enfin pouvoir apporter la contradiction au regard d’accusations qui ne devront plus être seulement formulées, mais qui devront être prouvées », a ajouté Me Claisse. Si le Conseil constitutionnel juge le recours recevable, son instruction pourrait durer plusieurs mois : il n’est tenu par aucun délai dans ce genre de recours.


La procédure, non suspensive, n’empêche pas M. Valls de siéger à l’Assemblée nationale, où il a entamé mardi son quatrième mandat de député.


Rached Cherif


(Avec AFP)