Deux épouses de jihadistes marocains remises à la justice espagnole
La Turquie a remis mardi 11 juillet à l’Espagne les épouses des jihadistes marocains Mohamed Hamdouch et Mourad Kadi, a-t-on appris par le ministère espagnol de l’Intérieur dans un communiqué.
Celles qui faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt international, sont soupçonnées d’avoir œuvré pour l’organisation terroriste Daech. Elles s’étaient rendues en Syrie en mars et avril 2014 avant d’être arrêtées en décembre dernier par Ankara. Leurs anciens époux seraient morts en Syrie en 2015. L’un d’eux, Mohamed Hadouch, est notamment connu pour avoir offert une ceinture d’explosifs à sa femme en guise de cadeau de mariage.
Depuis le 26 juin 2015, date à laquelle le ministère de l’Intérieur a porté à 4 le niveau d’alerte anti-terroriste, les forces de sécurité espagnoles ont arrêté 184 terroristes jihadistes dans des opérations menées en Espagne et à l’étranger, et 229 depuis le début de 2015.
Selon les autorités espagnoles, ces femmes représentent "une menace potentielle à la sécurité nationale" en raison de leur niveau d’extrémisme religieux et d’endoctrinement. Leurs liens avec des membres très actifs de Daech pourraient également en faire des "éléments facilitateurs" pour l’organisation terroriste en Espagne.
En mars 2014, l’une des deux femmes, A. A. L, avait quitté l’Espagne pour rejoindre la Syrie, où elle a épousé le combattant marocain Mohamed Hamdouch, également connu sous le nom de "Kokito" ou "le décapiteur de Fnideq", en raison de sa ville d’origine et des photos où il apparaissait devant des têtes coupées en Syrie. Au cours de la cérémonie de mariage, le terroriste aurait donné à sa femme, comme dot, une ceinture d’explosifs. Le couple avait un fils.
En avril 2014, une autre femme s’était rendue en Syrie pour rencontrer son mari, le jihadiste marocain Mourad Kadi. Fin 2015, les deux hommes auraient trouvé la mort sur les champs de bataille. Après ces événements, A. A. L. a épousé un autre jihadiste marocain, et la jeune fille serait à nouveau tombée enceinte, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur.
L’enquête menée par les services de sécurité espagnols, en coopération avec la Turquie, mais également les services de renseignement américains et marocains, a permis de mettre la main sur les deux femmes qui tentaient en décembre dernier de rejoindre l’Europe via la Turquie.
Elles seront jugées en Espagne devant le tribunal central d’instruction n°1 de l’Audiencia nacional, la plus haute juridiction espagnole. Les enfants des deux femmes ont également été rapatriés en Espagne et seront remis à leur famille proche.
Nadir Dendoune