Le déficit de la balance commerciale atteint le chiffre record de 8,6 milliards de dinars

 Le déficit de la balance commerciale atteint le chiffre record de 8,6 milliards de dinars


Le solde de la balance commerciale fut déficitaire de 8628 millions de dinars tunisiens, durant les sept premiers mois de l’année 2017, contre 6856,3 MD durant la même période en 2016. Une augmentation substantielle due à l’écart entre le rythme de croissance des importations (+18.8%) et celui des exportations (+15,9%), selon les statistiques publiées jeudi 10 août par l’Institut national de la Statistique (INS). Un coup dur pour le gouvernement Chahed.


Le déficit enregistré avec certains pays tels que la Chine (-2378,5MD), l’Italie (-1156,8MD), la Turquie (-1014,8MD), la Russie (-840 MD) ou encore l’Algérie (-259,7MD) est particulièrement préoccupant, même si le même solde de la balance commerciale a enregistré un excédant avec d’autres pays, principalement avec la France de 1747,3 MD, la Libye de 443,4MD et le Royaume Uni de 150,2MD.


Il est à noter que le déficit de la balance commerciale hors énergies se limite à 6505,5 MD et que le déficit de la balance énergétique s’établie à 2122,6MD (24,6% du total du déficit) contre 1859,2 MD durant les sept mois de l’année 2016.


Selon l’INS, « l’augmentation remarquable des importations est essentiellement due à la hausse des importations du secteur de l’énergie » : +30,8% sous l’effet de la hausse des achats en pétrole brut (422,9 MD contre 329,2MD en 2016) et des produits raffinés (2047,6 MD contre 1235,1 MD).


Idem pour le secteur des produits agricoles et alimentaires de base en hausse de 33,3%, en raison de l'augmentation des achats en blé tendre (318,9 MD contre 272 MD), des matières premières et demi produits de 21,6%, des biens d’équipement de 8,8%, des mines phosphates et dérivés de 8,5%.


Les importations de biens de consommation autre qu’alimentaires demeurent également en hausse avec un taux de 20,9%, suite à l'augmention des achats des huiles essentielles et parfumerie de 20,6% (209,5 MD contre 173,7MD) et des ouvrages en plastique de 18,6% (867,5 MD contre 731,6 MD) et des voitures de tourisme de 10,8% (958,9 MD contre 865,3 MD) . A cet égard, les importations hors énergie ont augmenté de 17,4%.


Augmentation de 20,2% des exportations vers le Maroc


Les exportations tunisiennes vers l’Union européenne (75,4% du total des exportations) ont augmenté de 19,9%. Cette évolution est expliquée par la hausse des exportations vers certains partenaires européens, tels que l’Italie de 26,8%, l’Allemagne de 25% et la Belgique de 14,2%. Toutefois, les ventes sont en diminution vers d’autres pays notamment l’Autriche de 20,1% et la Bulgarie de 16,4%.


Avec les pays du Maghreb, les exportations ont baissé de 22,3% avec l’Algérie et de 10,7% avec la Libye. En revanche, les exportations vers le Maroc ont augmenté de 20,2%. En 2016, le ministre tunisien de l’Energie et des mines expliquait que la Tunisie « n’a ni le soleil, ni le vent du Maroc », s’agissant du différentiel dans la production nationale d’énergie.


Concernant les importations, les échanges commerciaux des biens avec l’Union européenne (54,3% du total des importations) ont enregistré une hausse de 21,4% pour s’établir à 15061,6 MD. La France et l’Italie maintiennent leurs premières places sur la liste des principaux fournisseurs avec des parts respectives de 15,2% et de 15,8%. Les importations ont augmenté respectivement de 13,3% avec la France et de 29,9% avec l’Italie.


Conjugué à la dépréciation historique du dinar face à l’euro, le déficit record de la balance commerciale constitue une bien mauvaise nouvelle à l’approche de la rentrée politique pour le gouvernement Youssef Chahed, unanimement considéré comme un « gouvernement de compétences », mais dont le ministère des Finances est toujours vacant, géré par intérim.  


 


S.S