Salah Hamouri condamné… à purger la fin de son ancienne peine
L'audience n'a duré qu'une heure. Elle a eu lieu à huis clos ce mardi 5 septembre au matin, au tribunal de premier instance de Jérusalem. Même le représentant du consulat de France, ou le père de l'accusé Salah Hamouri, présents sur les lieux, n'ont pu assister aux débats. Placé initialement en détention administrative ce mardi 29 août pour une durée de six mois, le juge a ordonné à la surprise générale que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien de 32 ans "finisse son ancienne peine".
Après avoir passé près de sept ans de prison, il avait été libéré en décembre 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers, trois mois avant la fin de sa détention.
"Le juge a justifié sa décision en expliquant qu'il avait été condamné en 2005 pour sa supposée appartenance au FPLP et qu'aujourd'hui, la Cour le soupçonnait encore pour les mêmes motifs", a continué son avocate.
"Israël exerce une pression sur Salah Hamouri. Je rappelle l'interdiction de territoire de sa femme. L'objectif est clair : que Salah quitte Jérusalem définitivement. Israël n'expulse pas directement ceux qui les dérangent mais s'arrangent pour qu'ils partent", dénonce Maître Francis.
A l'issue de ces trois mois, "le juge repensera à la détention administrative", nous a-t-elle expliqué. Trois jours après avoir obtenu son diplôme d'avocat, Salah Hamouri, Franco-Palestinien de 32 ans avait été une nouvelle fois arrêté, le 23 août par l'armée israélienne à son domicile de Jérusalem.
Ce mardi 29 août, un tribunal militaire avait décidé de le placer en détention administrative pour une durée de six mois. La détention administrative permet à Israël de maintenir arbitrairement des personnes en prison pendant plusieurs mois renouvelables indéfiniment, sans leur en notifier les raisons.
Salah Hamouri a déjà passé près de sept ans dans les prisons israéliennes pour un "délit d'intention". Un tribunal militaire, illégal au regard du droit international, l'avait condamné en 2005 le soupçonnant d'avoir voulu assassiner Ovedia Youssef, un rabbin d'extrême droite et d'appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), une organisation jugée terroriste par Israël.
A quelques mois de la fin de sa peine, Alain Juppé, alors ministre des Affaires Etrangères, avait fini par admettre que le dossier d'accusation de Salah Hamouri était vide.
Depuis sa libération de prison en décembre 2011, les autorités israéliennes s'acharnent sur lui. A plusieurs reprises, il avait écopé de plusieurs interdictions de territoire en Cisjordanie occupée.
Le père de Salah Hamouri, également présent au tribunal, espérait que son fils serait libéré. Il demande aux autorités françaises de "tout mettre en œuvre afin que Salah retrouve la liberté".
Selon une source proche du consulat, le Quai d'Orsay est tenu régulièrement au courant du dossier de Salah Hamouri. Les autorités françaises ne semblent pas être disposées pour l'instant à intervenir…
Nadir Dendoune