18 Palestiniens placés en détention administrative en un seul jour
Les autorités israéliennes ont frappé fort ce jeudi 7 septembre en plaçant 18 Palestiniens en détention administrative, comme le rapporte l'ONG Palestinian Prisoners’ Society. La cour militaire réunie à la prison d'Ofer a prononcé des peines allant de 3 à 6 mois.
Héritée des lois d'exception promulguées par l'occupant britannique avant la création d'Israël en 1948, la détention administrative permet de maintenir un individu derrière les barreaux sans mise en accusation et sans procès. La mesure est renouvelable tous les six mois, indéfiniment. Une personne peut donc être emprisonnée pendant des mois, sinon des années, sans savoir de quoi on l'accuse.
Le suspect est présenté à un juge militaire dans les huit jours suivant son arrestation. L'audience a lieu à huis clos, donc sans présence du public ou de la famille. Seuls sont présents le procureur militaire, le suspect, son avocat et souvent le représentant du service de sécurité (le Shin Beth).
Le juge, le seul à avoir accès au dossier secret présenté par les autorités israéliennes, peut décider d'approuver, annuler ou raccourcir la période de détention.
Les autorités israéliennes justifient cette procédure en se fondant sur un article de la 4e Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre selon lequel "la puissance occupante a le droit de détenir des personnes en détention administrative, si elle estime que c'est indispensable pour des raisons de sécurité et dans le cadre des mesures destinées à protéger des personnes".
Selon Addameer, une association palestinienne de défense des droits des prisonniers, sur les 6,279 Palestiniens qui croupissent actuellement dans des geôles israéliennes, 465 d'entre eux seraient en détention administrative. Toujours selon Adameer, 40% des hommes palestiniens passeront au moins une fois dans leur vie dans les prisons israéliennes.
Nadir Dendoune