Le président vénézuélien à Alger pour discuter pétrole
Arrivé dimanche soir à Alger de retour d’Astana au Kazakhstan où il a pris part à un sommet des chefs d'État de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), le président vénézuélien Nicolas Maduro Moros a quitté la capitale algérienne sans avoir rencontré son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Pourtant c’est à l’invitation de ce dernier que le successeur du fantasque Hugo Chavez a débarqué à Alger pour une visite officielle de deux jours quoiqu’un tête-à-tête entre les deux hommes ne fut pas au programme.
Le président algérien qui a présidé mercredi 6 septembre un conseil des ministres était-il dans l’incapacité de recevoir son hôt,e comme c’était le cas avec la chancelière allemande Angela Merkel dont la visite en Algérie avait été d’ailleurs annulée à la dernière minute ? Fort probable.
Conséquence : l’opération de communication que l’entourage du président a voulu certainement se payer en se servant de l’hôte vénézuélien pour resservir aux Algériens la thèse d’un Bouteflika qui gouverne, est tombée à l’eau. Bien évidemment, M. Maduro n’est pas venu en Algérie juste pour les beaux yeux des dirigeants algériens en leur servant de simple faire-valoir comme c’était le cas, par le passé, avec certains responsables arabes et africains.
Tout porte à croire que le président vénézuélien, dont le pays est confronté depuis 2014 à une crise aigue tout comme l’Algérie, du fait de la chute des prix du pétrole, est venu à Alger pour parler essentiellement pétrole.
Au terme de l'audience qu'il a accordée au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, accompagné du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, et de la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Imane Feraoun, le président vénézuélien a déclaré avoir abordé avec ses vis-à-vis algériens « les thèmes débattus lors des négociations ayant abouti à l'accord entre les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les pays Non-OPEP pour la stabilisation des cours de pétrole ». « Nous poursuivons nos efforts pour obtenir des prix de pétrole équitables pour notre industrie », a-t-il ajouté.
Reste à savoir si M. Maduro n’est pas venu à Alger pour soumettre une proposition, discutée à Astana avec certains dirigeants de pays pétroliers comme l’Arabie saoudite, à même de faire remonter un tant soit peu les prix du pétrole qui peinent toujours à atteindre les 60 dollars le baril.
Yacine Ouchikh