L’université d’automne de la LADDH interdite !

 L’université d’automne de la LADDH interdite !

Courrier de refus des services de la daïra de Souk El Tenine de la wilaya de Bejaia d’autoriser la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme


Sales temps pour les libertés publiques en Algérie. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) ne pourra pas tenir son université d’automne prévue du 05 au 08 octobre à Souk El Tenine dans la wilaya de Bejaia pour cause d’interdiction  « sans aucun motif » de cette activité par les autorités. 


« La demande d'autorisation introduite auprès des services de la daïra de Souk El Tenine SET a été notifiée par un refus sans aucun motif. Cette interdiction qui intervient dans le sillage de la célébration de la journée du 05 octobre qui rappelle le printemps démocratique de 1988, qui a sonné le glas de la dictature annonce le retour des vieux démons et des nostalgiques de cette triste ère », dénonce le vice-président de la LADDH, Said Salhi, dans une déclaration publiée hier sur sa page facebook.


 « La LADDH qui n'a pas cessé de plaider pour le respect des libertés démocratiques et l’abrogation du régime d'autorisation et le retour au régime déclaratif, s’indigne contre cette mesure arbitraire, en flagrante contradiction avec les garanties contenues dans la Constitution et les instruments internationaux des droits humains ratifiés par l’Algérie », ajoute-t-il.


Se confiant à TSA, Said Salhi a assuré que les services de la daïra de Souk El Tenine lui ont affirmé que c’est la wilaya de Bejaia qui est derrière cette interdiction qui, à ses yeux,  « démontre tout l'acharnement du pouvoir contre cette région (la Kabylie, ndlr); bastion des luttes démocratiques et terreau des synergies des dynamiques sociales nationales et des acteurs de la société civile de toutes les régions du pays (…) ».


Point découragée par cet oukase, la LADDH ne compte pas baisser les bras et promet de tenir vaille que vaille son activité. « La LADDH, tout en interpellant le gouvernement quant au respect du droit de réunion, prend à témoin l'opinion publique et tient pour responsable les pouvoirs publics quant a cette dérive , elle déclare en outre qu'elle maintiendra cette activité et qu'elle usera de toutes les voies pour défendre ses droits, elle appelle ses militants, ses invités, les organisations de la société civile, les députés, les forces politiques à se mobiliser pour défendre les acquis et les espaces démocratiques arrachés de hautes luttes », lance le rédacteur de la déclaration.


Il faut dire que la wilaya de Bejaia  n’est pas à sa première interdiction d’une activité de la société civile de la part des autorités de la wilaya. L'été dernier, le café littéraire  organisé par une association  d’Aokas, une petite ville balnéaire de la wilaya de Bejaia, à quelques encablures de Souk El Tenine, a été, lui aussi, interdit avant que les autorités locales ne lâchent du lest sous la pression de l’opinion publique et surtout de la mobilisation des habitants de la localité et des militants de la démocratie.


Yacine Ouchikh