Islam en Europe : le Maroc disposé à échanger les expériences fructueuses
Le Maroc tend la main à l’Europe dans le cadre de la coopération en matière de déradicalisation des jeunes issus de l’immigration mais ne peut pas s’imposer dans un contexte qui outrepasse ses prérogatives et ses frontières nationales, a souligné Khalid Hajji, secrétaire général du Conseil Européen des Oulémas marocains (CEOM).
Dans une interview à l’agence de presse marocaine, mercredi 27 septembre à Bruxelles, M. Hajji a rejeté en bloc les reproches aux institutions marocaines le manquement au devoir d’encadrement des jeunes musulmans en Europe, en précisant que les institutions marocaines à l’étranger ne peuvent en aucun cas s’octroyer les mêmes prérogatives que les institutions à l’intérieur du Maroc.
Le SG du Conseil Européen des Oulémas marocains a tenu à clarifier que les mosquées en Europe ne sont pas marocaines. Elles peuvent être gérées par des personnes d’origine marocaine dans certains cas, mais dans la majorité des cas, elles sont statutairement des structures associatives régies par des lois européennes. Précisant que dans une même ville européenne peuvent cohabiter une mosquée dirigée par un mouvement islamiste, une université des sciences religieuses fondée par un mécène, un organisme officiel désigné par l’état européen, des écoles qui enseignent la réforme de l’islam ou un lieu de prière loué par des dissidents islamistes, sans oublier les plateformes numériques, qui ont la part du lion dans la communication et le façonnage des consciences musulmanes en Europe.
Le secrétaire général du CEOM a souligné que le Maroc ne peut, dans ce cadre, que se proposer pour l’accompagnement des Marocains dans leurs sociétés d’accueil, car il se dit parfaitement convaincu qu’il n’incombe pas au Maroc de faire le travail des Européens, mais la coopération résonne naturellement dans un contexte de globalisation, d’enjeux croisés et collaboration sur le partage d’expériences.
Mohamed El Hamraoui