La justice tunisienne peut désormais statuer sur les avoirs gelés en Suisse

 La justice tunisienne peut désormais statuer sur les avoirs gelés en Suisse

A droite


L’ambassadrice de Suisse en Tunisie Rita Adam a pour la première fois évoqué mercredi 4 octobre la visite officielle en Tunisie de la conseillère fédérale et chef du Département fédéral de Justice et Police, Simonetta Sommaruga, une visite en relation directe avec l’épineuse question de la restitution des avoirs tunisiens gelés par la Suisse.


S’agissant de la nouvelle stratégie de coopération Tuniso-Suisse mise en place lors de la visite de Simonetta Sommaruga, l’ambassadrice a commenté : « Les domaines prioritaires de cette nouvelle coopération concernent la démocratie et les droits de l’Homme, l’économie tunisienne et le domaine des migrations et de la protection des personnes vulnérables ».


Elle a à ce titre évoqué le don suisse fait à la Tunisie, l’équivalent en francs suisses d’environ 250 millions de dinars tunisiens « en parfaite cohérence avec le plan quinquennal tunisien », a-t-elle précisé.


Concernant par ailleurs les avoirs tunisiens mal acquis gelés par la Suisse, dont le montant total s’élève à 60 millions de francs suisses, Rita Adam a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de biens confisqués mais de biens gelés.


« Cela veut dire que l’entourage de l’ancien président tunisien ne peut plus disposer de ces biens et que ces avoirs sont bloqués en Suisse pour donner le temps à la justice de suivre son cours ». Toujours à propos de ce sujet, elle a poursuivi en indiquant que plusieurs commissions rogatoires ont été déposées par la justice tunisienne pour obtenir des documents bancaires et que ces documents ont bien été transmis, comme notamment dans le cas de Slim Chiboub, gendre de l’ex président Ben Ali.


« Il revient aujourd’hui à la justice tunisienne de travailler sur ces documents et d’émettre des jugements. A partir de là, l’argent spolié retournera en Tunisie » a ajouté Rita Adam, soulignant que ce genre d’enquête est très complexe et qu’il y a « une très bonne coopération avec les autorités tunisiennes et suisses », s’est-elle félicité, signe que l’on se dirige vers une solution politico-judiciaire d’un blocage qui perdure depuis le lendemain de la révolution de 2011.


 


S.S