Elles vont traverser à la nage le détroit de Gibraltar pour offrir une prothèse à un Congolais
Une belle histoire qui nous fait dire que tout n'est peut-être pas perdu dans ce monde qui nous désespère parfois.
Caroline et Laura, une Française et une Belge, respectivement âgées de 31 et 33 ans, vont traverser à la nage le détroit de Gibraltar en juin 2018 (un périple de 14 kilomètres qui relient l'Espagne au Maroc) pour récolter des fonds afin d'offrir à Christian, un Congolais de 29 ans, habitant de la région du Sud-Kivu, une nouvelle prothèse.
"Il en a déjà une mais elle lui fait terriblement mal. Il est obligé de se servir d'une sangle qui lui rape la peau", nous explique Caroline, salariée d'une ONG.
En 2015, alors qu'elle est en mission en RDC (République du Congo), elle rencontre Christian, qui deviendra par la suite assistant comptable dans la même ONG que la jeune française.
"Au début, je n'avais pas vu que Christian avait une prothèse. Je le voyais boiter, c'est tout. J'étais loin d'imaginer ce qu'il avait vécu", se souvient Caroline.
Depuis vingt ans, sur les cendres du génocide rwandais, le Congo, et plus particulièrement, la région du Kivu en est en proie à des conflits meurtriers. On estime à 6 millions le nombre de victimes.
En 2002, une milice rebelle hutu attaque le village de Christian.
Après avoir vu son frère mourir, Christian se blesse en tentant de s'enfuir. Par manque de soins, la jambe du jeune homme s'infecte.
"Il est resté pratiquement deux ans dans cet état là, avant que les médecins ne décident de l'amputer", explique Caroline.
Christian continuera à faire sans prothèse jusqu'à ce que la Croix Rouge lui en fournisse une "mais malheureusement, elle n'était pas adaptée", regrette-t-elle.
Attristée par le sort de son collègue, devenu entre temps un ami, Caroline se renseigne sur le coût d'une prothèse qui permettrait à Christian de mener une vie normale. "Je n'aurais jamais imaginer que cela puisse coûter aussi cher", se désole-t-elle.
Effectivement, il faut compter environ 40 000 €", une somme astronomique qui inclut l'achat de la prothèse, les soins en Europe d'une durée de deux mois et les frais de kinésithérapeute.
Ne trouvant pas d'autres solutions, Caroline a eu l'idée de ce "projet solidaire".
"J'ai pensé au détroit de Gibraltar, pour la portée symbolique. C'est un geste vers cette Afrique qui fait si peur à certains. Faire le trajet en sens inverse à la nage, de l'Europe à l'Afrique, c'est aussi rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui périssent chaque jour en essayant de rejoindre notre continent", précise-t-elle.
Laura, une amie belge l'accompagnera dans cette traversée du détroit de Gibraltar prévue donc en juin prochain. Elles ont encore quelques mois pour être prêtes physiquement. Pour l'instant, elles nagent en moyenne entre 20 et 25 kilomètres par semaine et iront bientôt en stage avec un coach, "parce que la traversée du détroit de Gibraltar est aussi un exploit sportif", rappelle Caroline.
Il leur reste également quelques mois pour boucler leur budget. Elles recherchent activement des sponsors. "Nous comptons également sur la générosité des gens", lâche Caroline. "Mais, je suis optimiste", conclut-elle.
Nadir Dendoune
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