Israël annonce quitter l’organisation à la suite des États-Unis
Israël a annoncé jeudi se retirer de l’UNESCO quelques heures après une annonce similaire des États-Unis. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu « a donné pour instruction au ministère des Affaires étrangères de préparer le retrait d’Israël de l’organisation, parallèlement aux États-Unis », a dit son bureau dans un communiqué.
« L’UNESCO est devenue le théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver », a déclaré le chef du gouvernement israélien. Les États-Unis, principal allié d’Israël, avaient annoncé auparavant leur retrait de l’UNESCO, l’accusant d’être « anti-israélienne ». L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, avait salué la décision américaine comme le début d’une « nouvelle ère ».
L’UNESCO a provoqué la fureur israélienne en juillet en inscrivant la Vieille ville d’Hébron sur la liste du patrimoine mondial en danger et en caractérisant Hébron, en Cisjordanie occupée, comme ville islamique, alors que les juifs, dont quelques centaines y vivent aujourd’hui retranchés au milieu de 200 000 Palestiniens, revendiquent une présence de 4 000 ans à Hébron.
Le gouvernement israélien s’est également indigné en voyant l’UNESCO occulter, selon lui, le lien historique entre les juifs et Jérusalem. Jérusalem-Est au cœur du conflit israélo-palestinien. Israël en a annexé la partie orientale et palestinienne après la guerre des Six Jours et proclame tout Jérusalem sa capitale « indivisible ». Une annexion non reconnue par la communauté internationale, qui privilégie toujours une « solution à deux États » avec Jérusalem-Est comme capitale du futur état auquel les Palestiniens aspirent. Or, les sites les plus sacrés du judaïsme, le mur des Lamentations et le mont du Temple (l’esplanade des Mosquées, également troisième lieu saint de l’islam), se trouvent à Jérusalem-Est.
R.C