La réforme du logement social vise à « affaiblir le secteur HLM » selon l’opposition
L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi en première lecture le budget du ministère de la Cohésion des territoires, qui prévoit une baisse de 1,7 milliard d’euros des financements alloués aux aides au logement (APL) dès l’an prochain.
Une baisse qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de réduire significativement le financement du logement social, en mettant la pression sur les bailleurs sociaux. « Efficacité » pour le gouvernement, « tendance mortifère » pour les bailleurs sociaux.
Non seulement ceux-ci se voient imposer une baisse des loyers qu’ils perçoivent de la part des occupants des logements HLM – jusqu’à 1,5 milliard d’euros par an en 2020 -, mais ils devront aussi verser une cotisation en hausse à la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS). Pour Clémentine Autain, de la France insoumise, cette loi « orchestre la mise en péril de tout le système du logement social, avec une perte de recettes considérable » des bailleurs sociaux.
« On va casser un modèle HLM que beaucoup nous envient », a estimé Stéphane Peu (PCF) ex-président de Plaine commune Habitat, fustigeant une « politique mûrement réfléchie, cohérente, visant à affaiblir le secteur HLM et renforcer le secteur privé ».
Même la droite monte au créneau pour critiquer la réforme. « Réformer, pourquoi pas ? Mais vous imposez des mesures inadéquates comme la suppression de l’APL accession qui solvabilise les ménages modestes », a jugé de son côté Thibault Bazin (LR).
R.C
(Avec AFP)