Quand Weinstein recourrait à d’ex-agents du Mossad

 Quand Weinstein recourrait à d’ex-agents du Mossad


Le « New Yorker » révèle que le producteur Harvey Weinstein a déployé de grands moyens pendant des mois pour ne pas être rattrapé par ses abus sexuels, dont d’anciens agents du Mossad israélien et une entremise de l’ancien Premier ministre Ehud Barak.


Harvey Weinstein a employé des moyens colossaux depuis novembre 2016 pour tenter d’étouffer les révélations sur ses abus sexuels présumés. Le New Yorker, qui publie une nouvelle enquête de Ronan Farrow, le journaliste déjà à l’origine des révélations sur le producteur, n’hésite pas à parler d’une « armée d’espions ».


Une ex-espionne du Mossad


D’après l’hebdomadaire, une ancienne agente israélienne, employée de la société Black Cube, dont le contrat prévoyait au moins 200 000 $ d’honoraires, a notamment contacté l’actrice Rose McGowan, l’une des principales accusatrices d’Harvey Weinstein, en prétendant être une militante pour les droits des femmes. 


Elle a enregistré en secret des heures de conversations avec McGowan, qui s’apprête à publier ses mémoires, « The Brave », un livre qui inquiétait Harvey Weinstein.


La société de sécurité Kroll a également envoyé à Harvey Weinstein 11 photos où Rose McGowan et lui apparaissaient ensemble à différents évènements, des années après son agression présumée, afin de discréditer ses accusations.


L’ex espionne israélienne a, sous une différente identité, contacté des journalistes enquêtant sur les agressions sexuelles présumées pour savoir de quelles informations ils disposaient.


Weinstein et son équipe ont aussi enquêté sur les reporters eux-mêmes, y compris sur leur vie personnelle et sexuelle, et sur leurs précédentes enquêtes et potentiels litiges, afin de tenter de les discréditer ou de les intimider.


Harvey Weinstein « surveillait personnellement les progrès de ces enquêtes ». Certaines étaient orchestrées par ses avocats. Ronan Farrow précise qu’Harvey Weinstein utilisait depuis des années des détectives pour enquêter sur les journalistes qui écrivaient des articles négatifs sur lui.


La célèbre avocate de célébrités Blair Berk, qui fait partie de l’équipe légale du producteur, a décrit ces méthodes comme ordinaires. « Tout avocat de défense au pénal qui se respecte enquêterait sur des allégations non prouvées pour savoir si elles sont crédibles », a-t-elle réagi.


Le New Yorker écrit également que des ex-employés de Weinstein ont été recrutés sous le prétexte de faire des recherches pour un livre sur « les belles années de Miramax », la maison de production cofondée par Harvey Weinstein et son frère Bob.


Selon les journalistes de la chaîne israélienne Channel 2, c’est Ehud Barak en personne qui aurait servi d’intermédiaire entre le producteur déchu et Black Cube.


 


S.S