France. La pauvreté progresse en France en particulier chez les étrangers
La pauvreté progresse en France, en particulier chez les étrangers qui, contrairement aux idées reçues, ne bénéficient que rarement d’allocations et de prestations sociales. Par ailleurs, les préjugés contre les plus défavorisées se développent également, minant un peu plus la cohésion sociale, met en garde le rapport annuel du Secours catholique.
En 2016, l’organisation humanitaire a accueilli quelque 1,5 million de personnes, dont près de la moitié sont des enfants (700 000). « Les enfants sont désormais majoritaires dans nos accueils », souligne le secrétaire général du Secours catholique, Bernard Thibaud.
La majorité de ces enfants (55 %) vivent au sein de familles monoparentales, et 44 % d’entre eux sont sous la responsabilité d’un adulte d’origine étrangère. Plus de la moitié des ménages aidés par l’ONG sont des étrangers sans statut légal stable, qui n’ont donc pas le droit de travailler ni de bénéficier des aides sociales. « Cela met à mal le préjugé selon lequel les étrangers présents sur le sol français viennent en France pour profiter des aides sociales », relève Bernard Thibaud.
Selon lui, les préjugés envers les pauvres se sont aggravés au cours des deux dernières années, minant la cohésion sociale. « Ils font des enfants pour toucher des allocs », « ils profitent et ils fraudent », « le travail, si on cherche, on trouve » : le rapport montre en réalité que les plus pauvres sont toujours plus pauvres.
40 % des ayants droit du RSA ne le demandent pas
Avec un revenu mensuel moyen de 548 euros en 2016 – en hausse de seulement trois euros en six ans –, soit largement en dessous du seuil de pauvreté (1 015 euros par mois), les plus pauvres ont de plus en plus de mal à faire face à une hausse constante du coût de la vie. Selon l’Insee, 9 millions de personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en France.
« On dit qu’ils profitent du système, mais ils sont nombreux à ne même pas connaître leurs droits », fait valoir le Secours catholique. Selon l’association, 31 % des ménages français ou étrangers éligibles aux allocations familiales n’en touchent pas. Il y a également 40 % de non-recours au Revenu de solidarité active (RSA) en 2016, soit 5,3 milliards d’euros qui ne sont pas versés à des ayants droit. Même constat pour la couverture maladie universelle complémentaire et à l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé.
« Ces pourcentages extrêmement élevés, et préoccupants, battent en brèche les préjugés et idées reçues colportées sur les personnes en situation de précarité. Une partie d’entre elles, importante, n’a pas accès à ses droits ; par méconnaissance, par difficulté d’accès à l’administration, mais aussi par honte et autocensure », explique le Secours catholique.
R.C
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