(Vidéo) Des élus tentent de déloger physiquement des fidèles en prière à Clichy
À l’initiative du maire (LR) de Clichy-la-Garenne (Hauts de Seine), une manifestation menée par des élus a tenté de s’en prendre physiquement à des fidèles musulmans rassemblés à l’occasion de la prière du vendredi. L’édile, qui « en a marre d’avoir cette scène sous ses fenêtres », a expliqué vouloir mettre fin à une prière de rue qu’il estime illégale.
Les fidèles prient devant la mairie tous les vendredis depuis huit mois pour protester contre la fermeture, en mars, de leur lieu de culte en centre-ville à l’initiative de la mairie. Des prières autorisées chaque vendredi par la préfecture et non pas illégales comme l’ont clamé les élus samedi.
Après avoir écrit au ministère de l’Intérieur et à la préfecture, sans réponse, le maire Rémi Muzeau a donc lancé cette action coup-de-poing qui aurait pu avoir de graves conséquences. Une cinquantaine d’élus de la ville, des communes avoisinantes et du conseil régional répondent à l’appel, écharpes tricolores en bandoulière. La présidente de la région Ile de France, Valérie Pécresse, qui est passée rapidement, a pris la parole pour dénoncer ces prières de rue : « Nous sommes dans un pays où l’on ne prie pas dans la rue. Les règles de droit sont bafouées. »
Le FN applaudit
Après le départ de l’ancienne ministre, le cortège a entonné la Marseillaise à quelques pas seulement des fidèles en prieur, pendant qu’à travers le haut-parleur l’imam appelle ses ouailles à garder leur calme. Un cordon de gendarmes tente de faire tampon entre les deux groupes.
Selon Théo Maneval, journaliste à Europe 1 présent sur place, et les images de la scène qui ont largement circulé, le groupe d’élus avec Rémi Muzeau a sa tête a tenté de forcer le passage pour bousculer et déloger les personnes en train de prier.
L’action a été saluée par la présidente du Front national sur Twitter. « #PrièresDeRueÇaSuffit : à #Clichy comme ailleurs, la République doit passer à l’offensive face aux provocations islamistes », a écrit Marine Le Pen.
#Clichy Scène hallucinante : aucun dialogue, mais des élus qui chantent la Marseillaise en même temps que la prière débute. Deux groupes face à face, mais qui ne se parlent pas.#E1midi pic.twitter.com/2tKXTj73lA
— Théo Maneval (@TheoManeval) 10 novembre 2017
Bras de fer avec la mairie
Le 22 mars dernier, la salle de prière d’Estienne d’Orves a été évacué par la police au terme d’un long bras de fer entre la mairie qui veut en faire une médiathèque et l’Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) qui refusait de quitter les lieux malgré une injonction de justice. Cette salle avait été aménagée sous la précédente municipalité PS et louée sous un « bail précaire » à l’UAMC, qui voulait la racheter.
A l’échéance du bail, le maire LR fraichement élu avait décidé de transformer en médiathèque le lieu qui accueillait quotidiennement de 3 000 à 5 000 fidèles. En échange, il a mis à disposition de l’association cultuelle un autre espace à 1,5 km de là. Mais, l’UAMC juge cette mosquée des Trois-Pavillons trop petite, éloignée du centre ville et mal desservie par les transports en commun.
R.C