« C’est tout pour moi » de Nawell Madani, c’est tout sauf cliché

 « C’est tout pour moi » de Nawell Madani, c’est tout sauf cliché

C’est tout pour moi, premier film de Nawell Madani, au cinéma le 29 novembre 2017.


En visionnant la bande annonce de "C'est tout pour moi", voire en lisant le pitch du premier film de l'humoriste Nawell Madani qui sortira dans les salles le 29 novembre, on a vraiment hésité à se déplacer à la projection privée, organisée ce jeudi 21 septembre dans une petite salle de ciné de 60 places de Neuilly-sur-Seine (92), archibondée pour l'occasion. On s'est dit "Y en as ras le cul. Ça continue avec les clichés !". Au final, on a bien fait de venir.  


Il est 20h05. Des gens sont assis à même le sol quand la réalisatrice mais aussi actrice principale de son premier film, Nawell Madani, moins à l'aise que d'habitude, visiblement stressée, débarque.


L'humoriste belge, qui s'est fait connaître au Jamel Comedy Club mais qui s'en est vite barrée, écœurée par "les coups bas" de ses camarades, remercie d'emblée celles et ceux qui se sont déplacés, peu de journalistes, quelques artistes, ou amis, un panel de gens triés sur le volet, dont l'auteur de ces lignes, choisi parce que doté "d'une visibilité", dixit la trentenaire originaire de Bruxelles. 


Nawell Madani explique ensuite que la copie qu'on s'apprête à voir n'est ni mixée, ni étalonnée. Après 1h43, on s'est rendu compte de rien. 


Malgré quelques maladresses et longueurs et une musique un peu trop omniprésente, "C'est tout pour moi" est un bon film qui mérite d'être vu. Il prône de belles valeurs, pas dans le pathos non plus, et en ces temps moisis, bordel que ça fait du bien !


Tu pleures un peu, mais pas trop, tu ris un peu mais juste ce qu'il faut, mais surtout tu sors de la salle et tu as envie d'aller voir tes parents pour les serrer très fort dans tes bras. 


Nawell Madani en plus d'être drôle, joue bien, comme les autres personnages du film, comme celui qui joue le rôle de son père (Mimoun Benabderrahmane), inconnu au bataillon du show-biz, même pas acteur avant ce film et qui pourtant est archi-crédible à l'écran. Ou ses compagnons de cellule, de véritables ex-taulards.


Même la sœur de l'héroïne qui porte un foulard n'est pas un personnage caricatural  ! Amen. On notera également la présence de François Berléand, excellent, comme à son habitude. 


Ce film fera du bien à toutes celles et tous ceux qui hésitent parfois à aller au bout de leurs rêves. Mais pas seulement. Car il y a une autre histoire dans ce film qu'on vous laisse découvrir. 


Au lieu de vous narrer tous les détails de ce long métrage, comme le font d'autres journalistes, on dira simplement que la force de ce film est d'avoir réussi à faire de cette histoire semi-autobiographique, – le parcours de cette jeune Belgo-Maghrébine qui quitte son quartier de Bruxelles pour Paris à l'assaut de ses rêves (elle veut devenir danseuse) sans l'aval de son père-, une épopée universelle.


Ce long métrage avait pourtant tous les "atouts" sur le pitch pour en faire un énième film cliché, comme le cinéma français en raffole tant. Nawell Madani a juste raconté une histoire. Pas sûr qu'il plaise aux autres confrères, habitués aux films clichetons ou qui dénigrent les musulmans, mais le public, peu importe ses origines, surtout les "petites gens",  apprécieront. Vive le cinéma populaire.


Nadir Dendoune


"C'est tout pour moi, premier film de Nawell Madani, au cinéma le 29 novembre 2017.