« Nansen », la revue allemande qui porte la voix des migrants
C’est un magazine indépendant qui a été fondé par Vanessa Ellingham, une Néo-Zélandaise de 26 ans, qui vit à Berlin depuis 4 ans. Chaque parution consacrera ses 96 pages au parcours d’un migrant.
Ils sont 244 millions dans le monde. « Nansen » ambitionne de portraitiser chaque fois l’un d’entre eux. Autant dire que le magazine a de beaux jours devant lui… « On ne pense pas être à court d'histoires de sitôt », peut-on lire en introduction. Plus que des portraits, ce sont des trajectoires que cette publication indépendante veut mettre en avant.
Pour son lancement, « Nansen » a consacré tout un numéro à un homme, un anonyme. Il s’appelle Aydin Akin, il a 78 ans, il est germano-turc et vit dans le quartier berlinois de Neukölln.
Humour et simplicité
L’objectif de ce magazine, écrit en anglais, va à l’encontre de tout ce que la presse produit habituellement sur les questions des migrants : c’est-à-dire des informations anxiogènes et souvent associées à des histoires difficiles.
De son côté, « Nansen » ambitionne de « parler de l'expérience de mobilité avec humour et simplicité ». Un ton léger donc, très novateur sur ce sujet.
Et au passage, l’équipe de la revue en profite pour rappeler la sémantique de quelques notions : « Certains d'entre nous se considèrent comme des 'réfugiés', d'autres des 'expats', des 'nouveaux arrivants', ou préfèrent encore le très classe 'émigré' (en français dans le texte). Que l'on bouge par choix, par chance ou de force, on a tous des histoires à raconter. »
Mobilité des apatrides
Le magazine tire son nom de Fridtjof Nansen, un explorateur qui fut nommé Haut-commissaire pour les réfugiés à la fin de sa carrière, puis qui reçut le prix Nobel de la Paix en 1922. Il est également le créateur du passeport du même nom, qui permettait de faciliter la mobilité des apatrides et réfugiés politiques entre 1922 et 1945.
Chloé Juhel
Lien vers le site de « Nansen » : www.nansenmagazine.com/