Les médecins résidents empêchés de marcher à Alger
En grève depuis plusieurs semaines, les médecins résidents n’ont pas pu marcher hier à Alger et se sont contentés d’un grand sit-in dans l’enceinte de l’hôpital Mustapha Bacha, là où leur rassemblement a été durement réprimé, début du mois de janvier, par les forces de l’ordre.
Ces dernières ont fait preuve cette fois-ci de retenue en rangeant leur matraque, en prenant toutefois le soin de quadriller littéralement le centre hospitalier pour dissuader les médecins résidents de toute tentative de marche. Elles ont fait aussi montre d'"ingéniosité" en empêchant les médecins des autres villes du pays de rallier la capitale.
C’est le cas de ceux venus d’Annaba par train en se faisant interpeller, la veille, à El Harrouch dans la wilaya de Skikda 490 km d’Alger, par des agents de police en civil qui les ont obligés à descendre du train.
D’autres médecins résidents ont été arrêtés, la veille toujours, mais cette fois-ci à Alger, à la gare ferroviaire d’El Agha plus exactement, avant d’être relâchés. Aussi, le Collectif Autonome des Médecins Résidents Algériens (CAMRA) s’est dit, dans un communiqué, «indigné» par «les agissements des forces de l'ordre qui embarquent nos confrères en ce moment même sans aucune raison».
Les principaux animateurs de ce mouvement ont dénoncé, lors d’une prise de parole organisé à la fin du sit-in d’hier, les « interpellations arbitraires » dont été victimes certains de leurs confrères, tout en affichant leur détermination à maintenir le bras de fer jusqu’à satisfaction de leurs revendications qualifiées de « légitimes ».
Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a, lui, adressé une note aux directeurs de santé des différentes wilayas du pays et aux administrations d’hôpitaux, leur enjoignant de procéder à des ponctions sur rémunération. Une mesure qui n’a pas fait le moindre effet sur les médecins résidents plus que jamais décidés à aller jusqu’au bout.
Yacine Ouchikh