Tariq Ramadan déféré en vue d’une mise en examen

 Tariq Ramadan déféré en vue d’une mise en examen


Visé par deux plaintes pour viol en France, le théologien a été déféré au parquet de Paris tard dans la nuit de jeudi à vendredi, en vue d'une mise en examen, apprend-on de source judiciaire. Ramadan a en outre refusé de signer un procès-verbal.


Tariq Ramadan (55 ans) avait été placé en garde à vue mercredi dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à son encontre en novembre pour « viols et violences volontaires ». Il sera présenté ce matin 2 février au parquet, qui entend donc requérir l'ouverture d'une information judiciaire et d’une vraisemblable  mise en examen, dont les chefs n'ont pas été précisés à ce stade, selon la même source.


Avant son transfert dans la nuit au palais de justice de Paris, le célèbre prédicateur a été confronté jeudi après-midi, pendant plus de trois heures, à l'une des plaignantes seulement. Cette femme, qui se présente sous le pseudonyme de "Christelle", l'accuse de viol dans un hôtel à Lyon en 2009.


Au terme de cette confrontation, Tariq Ramadan, qui nie les faits, a refusé de signer le procès-verbal, selon des sources proches du dossier, sans que l’on sache les raisons de ce refus qui laisse penser que la confrontation fut tendue. « Chacun est resté sur ses positions », a précisé l'une des sources.


Henda Ayari a refusé la confrontation


La première plaignante, Henda Ayari, accuse quant à elle l'islamologue de l'avoir violée dans un hôtel parisien en 2012. La défense du théologien avait versé au dossier des pièces censées discréditer la parole de cette ancienne salafiste devenue militante féministe. Parmi ces documents figurent des conversations sur Facebook au cours desquelles une femme qui se présente comme Henda Ayari fait en 2014 – soit deux ans après les faits présumés – des avances explicites au théologien, qui n'y donne pas suite.


Affecté par des campagnes de dénigrement sur le web, Ayari a prétexté cet état psychologique fragile pour décliner la confrontation avec son présumé agresseur jeudi.


La seconde plainte visant Tariq Ramadan a été déposée par "Christelle", fin octobre, quelques jours après la première. Les deux femmes avaient été rapidement entendues par la police, à Rouen et à Paris.


Le Parisien rapporte que, durant la confrontation, "Christelle" aurait mis en difficulté Ramadan en pointant du doigt un détail intime caractéristique : "une petite cicatrice" que le théologien a reconnu avoir au corps.


L'essayiste française Caroline Fourest, qui combat médiatiquement cet adversaire idéologique depuis plusieurs années, a également été auditionnée et a indiqué avoir remis des documents aux enquêteurs qui tentent de mettre à jour un « modus operandi ». Les avocats de M. Ramadan ont riposté début novembre en déposant une plainte pour subornation de témoin visant nommément Caroline Fourest.


Pour rappel, Tariq Ramadan a été mis en congé d'un commun accord de l'université britannique d'Oxford où il était professeur d'études islamiques.


 


Seif Soudani


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