8 mars : pour une loi-cadre sur les violences au travail

 8 mars : pour une loi-cadre sur les violences au travail

Arnaud Fonquerne / Hans Lucas / AFP


En cette journée dédiée aux droits des femmes, le collectif #8mars15h40 lance un appel contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité professionnelle.


Pour une norme internationale


Le  collectif #8mars15h40 profite de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes pour appeler à l'organisation d'actions et de grèves à partir de 15h40, « heure à laquelle chaque jour les femmes arrêtent d’être payées ».


Le but étant d'exiger l'égalité professionnelle, notamment au niveau des salaires, et  « l’adoption d’une nouvelle norme de l’Organisation Internationale du Travail contre les violences sexistes et sexuelles ».


Loi-cadre pour les violences faites aux femmes


Pour mettre en exergue les difficultés auxquelles sont confrontées les femmes sur leur lieu de travail,  le collectif #8mars15h40 a lancé une consultation en ligne. Les chiffres tirés des réponses de 2700 femmes interpellent :


« Sur leur lieu de travail, 2311 disent avoir été victimes ou témoins de sexisme (soit 88%), 1604 de harcèlement sexuel (soit 61%), 800 d’agression sexuelle (soit 30%) et 56 de viol (soit 2,1%) ».


Pour le collectif, les résultats de cette consultation viennent s'additionner à de nombreuses autres études et renforce « la nécessité d’adopter une loi-cadre concernant les violences au travail, intra familiales et dans l’espace public, associée à des moyens humains et financiers pour garantir l'effectivité de ses dispositions ».


Changements


Au niveau public, l'affaire Weinstein a permis une « libération de la parole ». En France, les choses changent aussi, pour preuve, la polémique créée par la rétrospective consacrée à l’œuvre de Roman Polanski (fin octobre 2017), toujours sous le coup d'accusations de viol sur mineure et refusant d'être extradé aux Etats-Unis.


Le maintien de cette rétrospective par la cinémathèque française a provoqué une levée de bouclier : « Dans la période actuelle, avec toutes les dénonciations qu'il y a, les hashtags #balancetonporc ou #metoo, je trouve que c'est très, très mal venu. Ça participe à la banalisation des violences faites aux femmes. Une façon de dire que ce n'est pas grave, quelque part. Cette rétrospective n'est pas opportune » réagissait Suzy Rojtman, présidente du collectif national pour les droits des femmes (CNDF).


Depuis l'affaire Weinstein (octobre 2017), le silence sur les violences faites aux femmes n'est plus aussi assourdissant. La parole s'est libérée faisant resurgir nombre de problématiques et notamment celle des violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail mais plus largement de l'égalité professionnelle.


Aujourd'hui « Le collectif #8mars15h40 appelle à porter un ruban blanc pour exiger de vraies mesures » afin de faire avancer cette lutte.


Charly Célinain