Affaire Adama Traoré : Serene, le quatrième frère condamné

 Affaire Adama Traoré : Serene, le quatrième frère condamné

Le collectif « Justice et Vérité pour Adama »


Hier soir 18 avril, le collectif « Justice et Vérité pour Adama » était invité par les étudiants de Tolbiac. Le matin même, le collectif annonçait sur sa page facebook, la condamnation de Serene, frère d’Adama, à 4 mois de prison ferme pour outrage à l’encontre de Nathalie Groux, maire de Beaumont-sur-Oise.



Serene est donc le quatrième des frères Traoré à être condamné. Assa Traoré, porte-parole de la famille, dénonce un acharnement policier et appelle les étudiants à être solidaires envers les quartiers populaires.


20h sous un ciel radieux, dans le contexte de blocage des universités, de nombreuses pancartes ornent les murs de la fac de Tolbiac. Les revendications ne manquent pas : réforme des universités, soutien aux cheminots, ZAD… Mais ce soir c’est Assa Traoré qui est attendue pour une intervention, devant près de 300 étudiants.


Acharnement policier


Assa Traore, debout sur une table prend la parole, face à un public attentif :  « Aujourd’hui, un quart de ma famille est en prison et 25 jeunes qui nous soutiennent ont été incarcérés ».


Depuis la mort d’Adama, le 19 juillet 2016, dans les locaux de la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise, quatre de ses frères (Yacouba, Youssouf et Bagui), qu’elle qualifie de « prisonniers politiques », ont été condamnés. Serene le dernier en date, aurait appris le matin même sa condamnation.


Sur le sujet la jeune femme affirme que, ni sa famille, ni son avocat Yacine Bouzrou « n’étaient au courant de ce procès. Personne n’a reçu de convocation ». Par ailleurs, selon elle, le jour dudit outrage, soit trois jours après la mort d’Adama, Serene n’était pas présent sur les lieux. Elle dénonce « l’acharnement policier » et « le déni de droit » auxquels sa famille est confrontée.



Créer des alliances 


La jeune femme interpelle les étudiants, sur leur manque de solidarité à l’égard des quartiers populaires. « Il faut se mobiliser pour les cheminots, les facs, mais aussi contre les violences policières » leur lance-t-elle.


Puis, elle en appelle à la conscience collective : « Vous ne pouvez plus rester spectateurs de ce qui se passe en banlieue. Les violences que vous subissez pendant les manifestations, sont le quotidien des jeunes dans les quartiers ». Les termes sont forts. L’assemblée applaudit.


Elle insiste sur la nécessité des alliances et sur l’importance de mettre les luttes sur un pied  d‘égalité. « Vous avez autant besoin de nous, que nous avons besoin de vous » affirme-t-elle « Le combat, on doit le mener ensemble ».


La mairie de Beaumont contactée hier, concernant la condamnation de Serene, n’a, pour le moment, pas répondu à nos sollicitations.


Céline Beaury