Al Akhareen, réflexion hip-hop/jazz sur l’altérité

 Al Akhareen, réflexion hip-hop/jazz sur l’altérité

Concert « Al Akhareen » de la flûtiste Naïssam Jalal et du rappeur-beatboxeur Osloob


Quand la flûte de Naïsam Jalal rencontre le flow d’Osloob, cela donne naissance à une véritable ode à l’altérité nommée « Al Akhareen ». 


 


Jeudi (3 mai), la flûtiste Naïssam Jalal et le rappeur-beatboxeur Osloob, composant la formation Al Akhareen, donneront un concert dans la mythique salle du New Morning (Paris). Accompagnés d’un orchestre, les deux artistes feront découvrir les mélodies nées de leur collaboration.


Nourris par leurs origines, la musique de la flûtiste franco-syrienne et du  rappeur-beatboxeur palestinien invite à une réflexion sur « l’autre » mêlant « hip-hop, improvisation et tradition arabe ». Naïssam Jalal nous a parlé de « Al Akhareen ».


LCDL : Comment vous êtes-vous rencontrés ?


Naïssam Jalal : Osloob et moi nous sommes rencontrés à Beyrouth en 2008 à l'occasion d'un festival de musiques alternatives où nous jouions chacun avec des groupes différents. Par la suite, Osloob m'a invitée à poser sur ses instrus à de nombreuses reprises.


Comment et quand a germé l'idée de "Al Akhareen" ?


Quand Osloob est arrivé en France [2014, ndlr], nous avons eu envie de poursuivre notre travail commun en allant plus loin. Nous voulions réellement créer un son, un territoire commun. Al Akhareen signifie « Les Autres » en français.


Osloob en tant que réfugié palestinien au Liban et moi en tant que fille d'immigrés en France, nous avons cette chose en commun d'avoir incarné la figure de l'autre dans les sociétés dans lesquelles nous sommes nés et avons grandi. C'est donc tout naturellement que nous avons choisi ce nom pour notre groupe.


L'adaptation entre vos deux musiques (flûte d'un côté, rap et beatbox de l'autre) a-t-elle été naturelle ?


La flûte et le rap n'ont pas été compliqués à adapter. Ce qui a été compliqué c'est de trouver une méthode commune pour la composition et la production de l'album. Je compose de la musique instrumentale et enregistre mes albums en prises live, au contraire Osloob compose de la musique électronique sur des machines et enregistre en prises séparées. Dans le hip-hop le travail de post-production est beaucoup plus important que le travail de pré-production, c'est exactement l'inverse du jazz !


Quels sont les thèmes développés dans "Al Akhareen" ?


Osloob raconte son histoire, l'histoire de gens qu'il a côtoyés et l'histoire contemporaine des pays arabes principalement. Son discours est politique et poétique. Il s'agit pour lui d'être le conteur de ces Autres que nous sommes, sans donner de leçon, loin des grands discours stériles.


Où avez-vous puisé votre inspiration ?


En nous, dans le monde dans lequel nous vivons, ce monde d'une extrême violence qui nous fait mal principalement. Mais aussi dans les histoires que nous vivons au quotidien, dans l'espoir que nous avons aussi de pouvoir effacer un tant soit peu les frontières qui nous séparent.


Propos recueillis par Charly Célinain


Concert « Al Akhareen » le 3 mai, au New Morning (Paris)


L’album « Al Akhareen » est sorti le 2 mars 2018


Al Akhareen au concert de soutien du festival ciné-palestine :


Les artistes soutiennent le Festival Ciné-Palestine