Des circonstances floues autour de la mort d’un sans-papiers
Aujourd’hui (11 mai), un rassemblement est organisé pour demander la vérité concernant la mort d’Ismaël Bokar Deh consécutive à une intervention policière.
Accident ?
C’est une scène habituelle aux alentours des sites touristiques de la capitale, des vendeurs non-autorisés d’objets souvenirs, des tours Eiffel en porte-clés et autres, qui sont pris en chasse par la police. Sauf que, il y a un peu plus d’une semaine, à Versailles, l’un de ces vendeurs, Ismaïl Bokar Deh, après avoir été appréhendé de façon musclée, a perdu connaissance et est finalement décédé le lendemain à l’hôpital. Les versions officielles privilégient la thèse de l’accident.
Tabassé
A la lumière de témoignages recueillis par les proches, le comportement des policiers a été très brutal : « Les policiers les ont chassés, les ont tabassés, leur ont mis des coups, les ont piétinés. Et Ismaël Deh s'est évanoui. Il ne bougeait plus, ils ont appelé les pompiers qui l'ont amené à l'Hôpital Georges Pompidou Paris 15 » raconte Oumar Diakité, représentant des résidents du foyer Boulogne-Billancourt, dans un entretien recueilli par le Collectif pour l'avenir des foyers. Ce dernier a été appelé par la femme d’Ismaïl Deh pour aller visiter celui-ci à l’hôpital le lendemain matin. Une heure après son arrivée, le blessé mourait.
Chasse aux migrants
« Ils viennent juste pour travailler et faire vivre leur famille. Ils sont chassés comme des vendeurs de drogue, des mafiosi ou des arracheurs de sacs… » s’indigne Oumar Diakité. Agé de 52 ans, Ismaïl Bokar Deh était un sans-papiers. Pour les collectifs de soutien, la politique migratoire, d’accueil et la chasse aux migrants et sans-papiers, est à l’origine de l’incident ayant causé la mort de cet homme.
Une manifestation partira de la Place de la République (11e) à 15h30, pour réclamer vérité et justice pour Ismaïl Bokar Deh.
Charly Célinain